Si les Québécois souhaitent véritablement être maîtres chez eux, cela devra passer inévitablement par la souveraineté du Québec. À défaut de quoi nous sommes condamnés à demeurer d’éternels « locataires » au sein d’un pays qui ne nous ressemble que si peu.
Aujourd’hui encore, l’appui à la souveraineté du Québec oscille autour de 30 %. Ce projet est donc loin d’être mort, bien au contraire. René Lévesque écrivait d’ailleurs que « c’est une option politique qu’on ne cesse de retrouver en bonne place dans les esprits comme dans les sondages. Si mauvais juge que je sois, il me semble qu’un tel enracinement est significatif. Il dénote à tout le moins que l’idée demeure bien vivante ».
Je demeure persuadé que ce projet de souveraineté du Québec ne se réalisera que par l’adhésion des différentes communautés culturelles qui composent le Québec d’aujourd’hui. Il est indéniable que l’immigration est un apport positif pour le Québec. C’est une richesse. En 2017, ils étaient 52 391 à choisir le Québec, toutes catégories d’immigration confondues.
Ainsi, les nouveaux arrivants ne doivent pas être écartés de ce projet d’autodétermination du peuple québécois. Nous devons convaincre les nouveaux arrivants, les gens venus de partout à travers le monde, du bien-fondé du projet de souveraineté du Québec. Ils doivent être inclus dans ce grand projet de société. Ils doivent être partie prenante de cette belle et grande aventure, ce projet rassembleur.
Le message doit donc être clair : non pas la souveraineté contre le Canada, mais la souveraineté pour le Québec d’aujourd’hui et de demain. Jacques Parizeau était d’avis que la souveraineté du Québec ne peut se réaliser qu’en s’appuyant sur les francophones. Pas uniquement ceux de souche, mais tous ceux qui vivent en français, et ce, peu importe leur origine.
Selon le bilan 2018 de l’Institut de la statistique du Québec, ce sont 80,6 % des Québécois qui déclarent le français comme langue parlée le plus souvent à la maison. À cet égard, j’ai été touché par une chronique récente du romancier et poète David Goudreault, dans laquelle il formule une recommandation toute simple et fort pertinente : « Nous devrions donner des tonnes de livres québécois aux nouveaux arrivants […]. Soyons fous, mais conséquents, exigeons que le gouvernement offre une trousse littéraire de bienvenue à chaque famille accueillie. »
Les immigrants ont choisi le Québec comme terre d’accueil. À nous de les convaincre de le choisir comme pays. Et n’oublions jamais que nous sommes « quelque chose comme un grand peuple ».