(OTTAWA) Le scandale des dépenses des sénateurs fait mal aux conservateurs de Stephen Harper. Pour la première fois en près de sept ans de pouvoir, les appuis au Parti conservateur tombent sous le seuil des 30% à l'échelle du pays.
Selon le dernier sondage réalisé par la firme Nanos Research, le Parti libéral arrive en tête dans les intentions de vote avec 34,2%, un point de pourcentage de moins que lors du dernier coup de sonde réalisé en avril.
Le Parti conservateur arrive bon deuxième avec 29,4%, un recul de près de deux points de pourcentage par rapport au dernier sondage (31,3%). C'est aussi 10 points de pourcentage de moins que lors des élections du 2 mai 2011 (39,6%), qui lui ont donné une première majorité des sièges à la Chambre des communes après cinq ans de gouverne minoritaire.
Pour sa part, le NPD arrive au troisième rang grâce à des appuis de 25,3%, un bond de presque deux points de pourcentage par rapport au précédent sondage (23,6%).
Dépenses des sénateurs
Ce sondage a été réalisé en ligne auprès de 1000 personnes du 16 au 19 juin derniers, soit au moment où la controverse entourant les dépenses des sénateurs battait son plein et un mois après la démission du chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, pour avoir fait un chèque personnel de 90 000$ au sénateur conservateur Mike Duffy. M. Wright a fait ce chèque afin d'aider le sénateur Duffy, nommé à la Chambre haute en décembre 2008 par Stephen Harper, à rembourser les contribuables après avoir empoché indûment des allocations de logement pendant quatre ans.
Les agissements de Nigel Wright et de Mike Duffy font maintenant l'objet d'une enquête en bonne et due forme de la Gendarmerie royale du Canada. Stephen Harper a affirmé qu'il ne savait pas que son ancien bras droit avait fait preuve d'une telle générosité envers le sénateur en mars et qu'il l'aurait empêché d'agir de la sorte s'il avait été mis au courant.
Mais selon le président de la firme Nanos Research, Nik Nanos, de nombreux électeurs semblent avoir perdu leurs illusions envers les conservateurs, eux qui avaient promis de faire le ménage des moeurs politiques en arrivant au pouvoir en février 2006.
«La tendance que l'on voit démontre que les conservateurs ne se sont pas encore remis des retombées politiques d'un certain nombre de facteurs, au premier rang la controverse entourant les dépenses au Sénat. L'arrivée de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral et le malaise général entourant la santé de l'économie n'aident pas leur cause non plus», a analysé M. Nanos.
Stephen Harper devait profiter de la tenue du congrès national du Parti conservateur, qui devait avoir lieu à Calgary cette semaine, pour rassurer les membres de son parti, inquiets et en colère devant les dérapages au Sénat. Mais le congrès a été annulé après les importantes inondations qui ont frappé la métropole albertaine et le sud-ouest de la province.
Le premier ministre compte remanier en profondeur son cabinet d'ici deux semaines dans l'espoir de donner un nouveau souffle à son gouvernement. Il compte aussi présenter un nouveau discours du Trône au Parlement à l'automne.
La marge d'erreur du sondage est de plus ou moins 3,5%, 19 fois sur 20.
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