Le docteur Couillard était peut-être l’élixir dont avaient besoin les libéraux. L’arrivée de Philippe Couillard comme chef du Parti libéral du Québec (PLQ) permet en effet à la formation politique de distancer le Parti québécois (PQ), en tête des intentions de vote, révèle un sondage Léger Marketing. Ce n’est pas nécessairement une lune de miel éclatante, mais l’effet est néanmoins réel. Si des élections avaient eu lieu cette semaine, le PLQ aurait obtenu 33 % des votes, contre 29 % pour le PQ de Mme Marois et 20 % pour la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault (pour ce dernier, les appuis sont stables depuis trois mois). Québec solidaire aurait obtenu 9 %, le Parti vert 4 %, et Option nationale 3 %. Le sondage a été préparé pour Le Devoir et The Gazette. C’est la première fois depuis septembre 2011 que les libéraux détiennent une avance de plus de deux points sur le PQ (selon les mesures de Léger). Si l’on se reporte à décembre dernier, on remarque que le tableau politique a passablement changé : le PQ dominait avec 33 % des intentions de vote, alors que les libéraux et les caquistes étaient à 27 %. « Philippe Couillard a un impact, peut-être pas très gros, mais quand même, souligne Jean-Marc Léger, président de la firme. On a déjà eu des lendemains de course au leadership où un parti gagnait 10-12 points. Ce n’est pas le cas ici, mais M. Couillard permet aux libéraux de s’améliorer un peu partout, et on voit que le congrès à la chefferie a eu un effet positif pour le parti. » Le PLQ arrive premier dans les intentions de vote à Montréal (37 %, dix points de plus que le PQ) et à Québec (33 %, une avance de cinq points sur la CAQ). Le Parti québécois conserve toutefois un léger avantage dans le reste du Québec (33 %, cinq points devant le PLQ). Chez les francophones, les libéraux remontent à 24 %, mais demeurent significativement loin du PQ (36 %). Le meilleur premier ministre Interrogés à savoir qui ferait le meilleur premier ministre, les répondants au sondage choisissent d’abord Philippe Couillard (25 %), puis Pauline Marois et François Legault (17 % chacun). Jean-Martin Aussant (Option nationale) et Françoise David (Québec solidaire) suivent avec 7 %. Près du quart des répondants ne savent pas quoi répondre à cette question. Fait à noter, six électeurs péquistes sur dix ont choisi Pauline Marois comme meilleur premier ministre… ce qui en laisse près de 40 % avec une confiance relative. « Ça reste des taux faméliques, commente M. Léger. C’est une bonne nouvelle pour Philippe Couillard, mais il ne dépasse pas la catégorie de ceux qui ne savent pas… Il y a un big bang politique au Québec qui fait que tout est dispersé. Aucun leader ne se démarque vraiment. Et dans chaque parti, le chef est moins populaire que le parti. » Philippe Couillard apparaît être le plus compétent en matière de santé, alors que François Legault est le choix des répondants en matière d’économie (voir tableau). Pauline Marois se distingue pour la défense des intérêts du Québec et, dans une moindre mesure, l’intégrité. Un effet positif pour le PLQ Un répondant sur trois (34 %) a indiqué que l’élection de Philippe Couillard a eu un « impact positif » sur leur opinion à l’égard du PLQ. Pour 12 % des gens, cet impact est négatif. Une majorité de 41 % n’y voit aucun impact. « Le rapport positif/négatif est de trois pour un, c’est bon », dit Jean-Marc Léger. Sauf que le sondeur croit que l’élément important de cette question se cache ailleurs : là où on indique que 34 % des électeurs de la CAQ ont une opinion plus positive du PLQ depuis l’arrivée de Philippe Couillard. « Ça nous montre que la CAQ est fragile, et qu’il y a proximité entre leur électorat », remarque M. Léger. Moins de sept mois après son élection, Pauline Marois présente par ailleurs un taux d’insatisfaction digne des derniers mois du régime de Jean Charest. Un total de 69 % des répondants au sondage se sont dits insatisfaits du gouvernement actuel, contre 28 % de satisfaits (un sondage publié dans Le Journal de Montréal il y a deux semaines donnait les mêmes résultats). En un mois, Mme Marois a vu le soutien à son gouvernement fondre de près de 10 points. Un électeur péquiste sur cinq est aussi insatisfait… Mais tout mis ensemble, les Québécois ne désirent pas que les libéraux renversent le gouvernement Marois et déclenchent des élections dans un avenir proche. Près de six personnes sur dix (58 %) sont opposées à cette idée, alors que trois sur dix (28 %) y seraient favorables. Le sondage a été réalisé en ligne entre le 25 et le 28 mars auprès de 1001 personnes. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 3,1 % dans 19 cas sur 20 (les sondages menés en ligne ne comportent officiellement pas de marge d’erreur).
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