Shell ne polluera plus au Québec

Chronique de Pierre Gouin

Ce n’est pas une mauvaise idée d’inclure comme élément de stratégie économique le développement de technologies vertes, comme le propose le Premier ministre Charest. Cependant, cette mesure fait déjà partie de la stratégie de développement économique du Québec depuis une dizaine d’années et a aussi été adoptée par de nombreux pays. Ce n’est pas le Pérou.
Les résultats ne permettront probablement pas de compenser les pertes d’emplois dues aux déclarations et aux décisions irresponsables du premier ministre dans le contexte du sommet de Copenhagen.
Personne ne peut s’opposer en principe aux efforts consacrés à la protection de l’environnement. Pourquoi les gouvernements des pays développés agissent-ils si timidement et n’arrivent-ils pas à s’approcher des objectifs de l’accord de Kyoto?
C’est que les mesures à prendre entraînent des coûts et que les entreprises avertissement leur gouvernement qu’elles ne pourront pas faire face à la concurrence étrangère si on leur impose des contraintes additionnelles. La solution dans un tel contexte est la signature d’accords internationaux qui assurent que les entreprises partout dans le monde feront face à des coûts additionnels à peu près comparables. De telles ententes deviennent impossibles lorsque des pays, comme le Canada, se laissent acheter et ouvrent la porte toute grande aux pollueurs.
Le sommet de Copenhague a fini en queue de poisson. Sauf pour le premier ministre du Québec qui a profité de l’occasion pour déclarer au monde que le Québec sera à l’avant-garde dans la lutte au réchauffement de la planète et pour annoncer rapidement des mesures démontrant sa détermination. Ça coûtera ce que ça coûtera. Les grandes entreprises en ont pris bonne note et celles qui craignent d’être touchées vont rayer le Québec de la liste de leur projet d’investissement.
Le Québec peut faire partie du peloton de tête des pays développés, en matière de protection de l’environnement, mais ne devrait-il pas se tenir vers l’arrière du peloton, et discrètement?


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3 commentaires

  • Sylvie Tremblay Répondre

    12 janvier 2010

    Vous avez dit : ''...L’article vise à rappeler qu’avant d’annoncer des politiques, environnementales ou autres, il faut en mesurer correctement les impacts économiques.''
    Je suis parfaitement d'accord avec vous là-dessus, toute la population du Québec est d'accord avec ça.

    On a pas besoin des économistes pour nous dire ça, on le sait déjà !!!
    Ce que les québécois qui ne sont pas des économistes veulent savoir, c'est ce que seront justement les impacts économiques et non qu'il y aura des impacts économiques.
    On veut des solutions et non que vous nous mentionnez les problèmes, ça on les connaît déjà !!
    C'est bien beau de votre part, de vouloir étudier les impacts en tant qu'économistes, ça vous prendrait aussi la volonté et le courage de le faire !
    Ça fait six mois que Shell est à vendre, il commencerait peut-être à être temps que vous commenciez à en envisager les impacts économiques !!!
    Encore quelques semaines et la parade aura passé sans que vous n'ayez eu le temps de rien voir !!!
    Sylvie R. Tremblay, Jeanne du Lys

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2010

    Il faut prendre le temps de lire l'article, qui n'est pas très long. On comprend alors que le titre se veut ironique. L'article vise à rappeler qu'avant d'annoncer des politiques, environnementales ou autres, il faut en mesurer correctement les impacts économiques.

  • Sylvie Tremblay Répondre

    12 janvier 2010

    C'est le monde à l'envers...
    Comme dirait la chanson, fais du feu dans la cheminée, je reviens chez-nous, on su au nord on gèle au sud.
    Monsieur Gouin nous dit : ''Shell ne polluera plus au Québec''
    C'est incroyable comment au gré du vent, certains économistes deviennent tout à coup des environnementalistes ???
    Non mais cette phrase provenant de la bouche de Steven Guilbault, ça aurait été possible, j'aurais compris.
    J'aurais pensé que pour monsieur Guilbaut, un environnementaliste dévoué au Québec, à cause de sa passion pour la protection de l'environnement qu'il pense que ça serait une bonne chose que Shell ferme.
    Et si on ne met seulement le côté environnement dans la balance, il aurait raison. J'aurais compris aussi, que monsieur Guibault n'étant pas un spécialiste de l'économie, n'étais probablement pas conscient de l'aspect économique de la chose.
    Cependant, si monsieur Guibault, à ma connaissance n'est pas sorti publiquement sur ce dossier, depuis la mise en vente de Shell, l'été dernier (pendant que tous étaient en vacances, incluant les journalistes politiques....)c'est qu'il a quelques petites notions en économie.
    Mais qu'un économiste nous parle d'environnement, prononce une telle phrase, alors qu'il aurait dû regarder l'aspect économique de la chose en premier lieu ???
    S'il n'est pas conscient de toute l'impact économique, de la probalité que les prix pour notre raffinage monte en flèche. En plus de toute l'impact que ça aurait sur le dollar canadien !!
    Il se transige pour environ 17 millards dans l'industrie du pétrole au Québec. On n'exporte le pétrole raffiné, on se fait payer en dollars canadien. Ça en augmente la demande, donc par ricochet, sa valeur et son pouvoir d'achat international.
    Ce qu'une monnaie gagne, un autre monnaie le perd. Autrement dit, si le dollars canadien augmente son pouvoir d'achat mondial c'est au détriment d'un autre dollars.
    Donc si on exporte plus ce 17 millards par an, et que plutôt on l'importe des États-unis, par exemple, parce au lieu de raffiner nous-même on fais raffiner ailleurs, on devra acheter en dollars américains ces achats, donc on fera par le fait même augmenter la demande du dollars américain, donc par ricochet sa valeur et son pouvoir d'achat international, bien entendu au détriment du dollars canadien.
    Résultat, notre pouvoir d'achat international diminuera, la valeur de notre dollars aussi, nous nous appauvrirons par rapport aux autres pays.
    Et pire encore, on doit se sortir de toute dépendance extérieur, pour les besoins de base, être autonome mondialement afin de ne pas être exploiter par les cartels. Donc, se sortir de toute dépendance mais surtout, de celle du pétrole.
    Pour ce faire, il faut premièrement en faire l'acquisition et se servir des profits pour nous enrichir collectivement mais aussi pour mettre des dollars sur la volonté politique afin de développer de nouvelles technologies plus vertes.
    Exemple :
    http://www.voir.ca/blogs/jeannedulys/archive/2010/01/06/plate-forme-201-conomique-du-parti-jeanne-du-lys.aspx
    Les compagnies qui nous exploitent présentement, ne veulent pas des nouvelles technologies, ils n'investiront jamais là-dedans.Ils peuvent faire semblant, par contre, mais s'arranger pour que ça n'aboutisse jamais. Ils seraient niaiseux de nous aider à reprendre notre autonomie, notre indépendance car ils ne pourraient plus nous exploiter et faire des millions avec nous !!!
    Si cet imbécile a vraiment un diplôme universitaire en économie ! S.V.P. demandez à nos gouvernements de ne plus engager des économistes pour nous dire quoi faire en économie au Québec...
    Traîte !!!
    Sylvie R. Tremblay, Jeanne du Lys
    P.-S. monsieur Gouin demandez à vos profs de l'université de lire ça, ça les aidera peut-être à orienter leur cours... http://www.vigile.net/Que-font-la-Caisse-de-depot-et-les