Shane Doan a admis que des propos méprisants fondés sur l'origine linguistique des arbitres et juges de ligne avaient été prononcés par des joueurs des Coyotes de Phoenix lors d'un match disputé contre le Canadien au Centre Bell, le 13 décembre 2005.
Et Doan va bien plus loin encore en soutenant qu'une telle conduite est indéfendable et que Denis Coderre, à titre de député de Bourassa et d'ancien secrétaire d'État aux sports et d'ancien ministre de l'Immigration, était justifié de dénoncer ces incidents.
Voilà deux des points forts de l'entente intervenue hier en fin de soirée entre Shane Doan et Denis Coderre concernant le litige en diffamation qui les opposait à la Cour supérieure de Montréal. Shane Doan poursuivait Denis Coderre pour 250 000 $ et Coderre, loin d'être intimidé par la poursuite, avait riposté par une poursuite en dommages et intérêts de 45 000 $. Le procès devait débuter dans les prochains jours et 11 journées avaient été réservées à la Cour supérieure pour entendre tous les témoins.
On se rappelle que Doan avait écopé d'une pénalité d'inconduite pour avoir insulté les quatre officiels francophones. Michel Cormier, juge de ligne qui était tout près et face à Doan quand il avait parlé, avait remis le soir même un rapport officiel à Colin Campbell et à la Ligue nationale.
Le 22 décembre, en se basant sur les informations rendues publiques dans différents médias, Denis Coderre avait remis en cause devant Hockey Canada la sélection de Doan pour représenter le Canada aux Jeux olympiques de Turin. Et en même temps, Colin Campbell affirmait dans les médias que Denis Coderre serait mieux d'essayer de se faire réélire et de ne pas se mêler de cette affaire. Il affirmait dans un même souffle qu'il avait entendu les positions de Michel Cormier et de Shane Doan et qu'il n'y avait pas eu d'incident ce soir-là au Centre Bell.
Plus tard, Doan a intenté une poursuite en diffamation contre Coderre. Sous serment et devant la Cour supérieure, Michel Cormier a répété ce que Doan avait dit et dans quelles circonstances. Y compris une description très précise des lieux de l'incident sur la patinoire. Cependant Doan, sous serment, a même déclaré à l'époque qu'il ne s'était jamais rien dit de méprisant envers les officiels francophones lors de ce match ou après la fin de la rencontre. Ce qui est fort différent du contenu de l'entente qu'il a signée avec Denis Coderre, on en conviendra.
Dans le règlement intervenu, Doan maintient qu'il n'est pas le joueur impliqué dans cet incident et que c'est à tort qu'il a écopé d'une pénalité d'inconduite extrême à la fin du match.
Mais dans l'entente, Denis Coderre ne cède rien et s'en remet au rapport du juge de ligne Michel Cormier, remis à la Ligue nationale le soir même et rendu public dans le cadre de la poursuite de Shane Doan. Rapport confirmé lors d'une déclaration assermentée produite à la Cour supérieure, déclarant que de tels propos ont été tenus par Shane Doan lui-même.
On peut croire que la stratégie ultime sera de faire porter l'odieux de la déclaration à Ladislav Nagy qui joue maintenant en Russie et qui était sur la patinoire non loin de Doan.
Par ailleurs, l'ancien ministre demande à la Ligue nationale de faire une véritable enquête sur ce qui s'est passé le soir du 13 décembre 2005.
On le comprend. Si Doan (ou un autre) avait traité les arbitres de «fucking niggers» ou de «fucking Jews», Colin Campbell et Gary Bettman n'auraient pas tout fait pour discréditer leurs propres officiels et cacher cette honteuse affaire sous le tapis.
De plus, la Ligue nationale exigera-t-elle des excuses officielles de la part des Coyotes de Phoenix envers les francophones du Canada? Et quelle sera la réaction du Canadien de Montréal? Les Glorieux étaient les adversaires des Coyotes et c'est leur clientèle qui a été insultée dans le Centre Bell, le domicile de l'équipe.
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