Sexisme? Racisme? Et quoi encore?

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La logique communautariste et victimaire permet l'instauration d'une politique des quotas


Peut-on critiquer Jody Wilson-Raybould sans se rendre coupable de sexisme à l’endroit des femmes ou de racisme à l’endroit des Amérindiens ?


Cette question est en train de prendre beaucoup de place dans les médias au Canada anglais. Ce n’est peut-être pas surprenant. Dans un pays qui sacralise la diversité et, plus encore, qui tend à faire de chaque minorité un symbole, il devient de plus en plus difficile de juger un individu sur sa valeur propre. C’est qu’il devient le représentant d’une catégorie.


Pincettes


Au pays du multiculturalisme, on n’aborde la question des minorités qu’avec des pincettes. Quiconque prononce une parole de travers risque sa réputation et même sa vie publique. Le Canada anglais se montre véritablement intolérant à l’endroit de ceux qui critiquent le multiculturalisme.


Il faut dire et redire et redire encore : la diversité est une richesse, alléluia ! Cette manière de voir le monde nous rend fous.


Qu’aurait dû faire Justin Trudeau, s’il était vraiment convaincu que Jody Wilson-Raybould n’était plus à sa place au ministère de la Justice ? Aurait-il dû lui conserver son poste, simplement parce qu’elle était femme et autochtone ? Fallait-il la maintenir en place pour éviter de déplaire aux lobbies féministes et amérindiens ?


Si oui, cela confirme que la parité a bien moins à voir avec la compétence ou le mérite qu’avec une logique de quotas. Sinon, pourquoi se scandaliser moralement de la décision de Justin Trudeau de la rétrograder ? Une fois nommée, était-elle devenue indélogeable ? Si le chef du gouvernement n’était plus capable de faire confiance à Jody Wilson-Raybould, n’était-il pas normal que les deux se séparent, comme cela arrive si souvent en politique ? Faut-il traiter les femmes et les autochtones à partir de critères spéciaux, qui leur seraient réservés ?








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Certains diront que Justin Trudeau n’a que le sort qu’il mérite. C’est lui qui a tout misé sur le politiquement correct. On s’en souvient, au moment de nommer son premier gouvernement, il avait expliqué que la parité allait de soi parce que nous étions en 2015. En d’autres mots, la chose allait tellement de soi qu’il ne fallait même pas la justifier. Elle serait inscrite dans la logique même du calendrier. De même, il nous proposait un gouvernement de carte postale, à la manière d’un Disneyland multiculturel, où chaque minorité espérait pouvoir se retrouver, avec son représentant particulier. Aujourd’hui, cette vision des choses se retourne contre lui.


Symboles


Devant tout cela, rappelons une évidence toute simple. Qui critique une femme autochtone n’est pas nécessairement hostile aux femmes et aux autochtones, et cette femme serait malvenue de transformer son sexe ou son origine en boucliers pour se protéger. Les figures associées aux « minorités » ne sont pas de petites créatures fragiles. L’individu existe au-delà des cases où on le range !


Il faudrait en finir avec cette logique victimaire qui transforme la société en une collection de grands blessés symboliques réclamant chaque fois un traitement spécial.