Le PLQ se cherche un chef. Ces jours-ci, ce sont les militants de la commission jeunesse qui rappellent qu’un parti politique sans chef est une contradiction dans les termes.
En politique, il ne suffit pas d’avoir des idées. Il faut savoir qui les incarnera. Un chef, c’est une pensée, un tempérament, une voix, une personnalité. C’est un charisme. Ceux qui pensent qu’un parti doit d’abord choisir ses idées, puis choisir le chef qui les portera pensent à l’envers.
Chefferie
Mais le problème du PLQ va bien au-delà de la seule chefferie. Ce qui est compromis, aujourd’hui, c’est son ancrage dans le Québec francophone. Le 1er octobre dernier, on s’en souvient, ses appuis chez les francophones sont tombés à 12 %.
En d’autres mots, le PLQ est devenu persona non grata chez son propre peuple, qui le regarde comme un parti étranger. Il faut dire que le PLQ fait tout pour ça.
Il regarde de haut la majorité historique francophone et se contrefiche de sa légitime insécurité culturelle, comme on le voit dans sa position sur la question des signes religieux. C’est ce décalage identitaire extrême qui explique le décrochage entre le PLQ et les francophones.
Tapis
Voyons les choses dans une perspective globale. La fonction historique du PLQ, dans notre système politique, est de faire accepter aux Québécois les conditions de leur subordination dans la fédération canadienne.
Et puisqu’aujourd’hui, adhérer au Canada, c’est d’abord adhérer au multiculturalisme d’État, le PLQ cherche à nous y convertir, de force. Il ne représente pas le Québec dans le Canada, mais le Canada au Québec.
Le PLQ a fait le pari du fédéralisme inconditionnel. Sa position préférée, c’est celle du domestique accroupi. Et il ne s’interdit pas, lorsqu’on le lui demande, de faire le tapis, tout fier qu’on lui marche dessus. N’est-ce pas dans la nature d’un tapis ?