Russie / Ukraine : analyse métapolitique. Deux hypothèses de travail :
1/ Vladimir Poutine brise le statu quo globaliste et franchit le Rubicon : “Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle”. Poutine rétablit la souveraineté de l’État et sa verticalité face à la menace extérieure et face au risque d’émiettement intérieur après la séquence covidienne. Il replace le politique et le militaire au-dessus de l’économique et de la société. Le complexe militaro-industriel et sa verticale de commandement politique reprennent le pas sur l’aile “libérale-transhumaniste” qui impose le covidisme en Russie et instrumentalise la société civile. Poutine brise l’encerclement globaliste et son “arc de crise” qui étouffait progressivement la Russie. L’échelle de cet affrontement est globale et totale. Nous assistons à l’émergence d’un nouveau cycle géopolitique planétaire et à la naissance d’un nouveau “nomos” politique mondial. C’est la fin de “la fin de l’Histoire”. Retour de l’imprévu et du tragique en politique, retour de l’Histoire. Le politique reprend le pas sur la cybernétique et l’ingénierie sociale. Le décisionnisme sur le juridisme. La mort par étouffement progressif du globalisme politique est rompue par un acte géopolitique disruptif inattendu. La guerre et l’escalade sont désormais inévitables entre deux pôles aux intérêts antagonistes.
2/ Hypothèse de la mise en scène spectaculaire d’une confrontation régionale de toute façon inexorable entre des acteurs qui ont tous intérêt à faire oublier la narration covidienne à leur population au moins pour un temps. A la manière de l’abandon programmé de l’Afghanistan, un partage d’influence s’organise (malgré des frictions ou guerres locales) entre les faces occidentale et eurasiatique de la gouvernance mondiale dans le contexte d’une surexpansion impériale problématique de la puissance US déclinante. Hypothèse du Nouvel Ordre Mondial tripolaire : Occident, Chine, Russie.