Rona Ambrose en veut à Coderre

La chef intérimaire conservatrice accuse le maire de Montréal d’être «insultant» envers l’ouest du pays

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Les tensions s'avivent entre l'Alberta et le Québec






La chef intérimaire du Parti conservateur du Canada Rona Ambrose en a gros sur le cœur contre le maire de Montréal Denis Coderre, qu’elle accuse d’être insultant envers l’ouest du pays.




En janvier, Denis Coderre s’était attiré les foudres de plusieurs politiciens de l’Alberta et de la Saskatchewan lorsqu’il avait signifié son opposition au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.




«Les mots que M. Coderre utilise ne sont pas bons pour l’unité de notre pays. Quand il a traité un politicien albertain de Pierrafeu [le chef du parti Wildrose, Brian Jean], il a offensé tous les Albertains [...] Les Albertains se préoccupent de l’environnement. C’est une insulte que d’affirmer autre chose que cela», a affirmé Mme Ambrose en entrevue au Journal hier lors de son passage dans la métropole.




«Beaucoup de gens de la Saskatchewan, et de l’Alberta sont très fâchés contre M. Coderre. Pas contre les Québécois», nuance-t-elle.




Compétence fédérale




Bien qu’elle affirme qu’il est important que les Québécois aient des réponses à leurs questions sur le projet de TransCanada, la leader conservatrice persiste et signe: seules les autorités fédérales ont le pouvoir de donner ou non leur aval au projet de pipeline.




«Ce n’est pas à la province de dire non. Cela relève d’une compétence fédérale. Pour moi, c’est clair que le pipeline est essentiel pour notre économie.»







« CE N’EST PAS À LA PROVINCE DE QUÉBEC DE DIRE NON AU PIPELINE D’ÉNERGIE EST. » – Rona Ambrose, chef du PCC









Questionnée à savoir si l’opinion du Québec devrait être prise en compte si la province refuse finalement d’aller de l’avant, Mme Ambrose a refusé de répondre, se bornant à répéter qu’elle demeurait «optimiste» pour la suite des choses.




Bonne note pour Trudeau




Malgré ses nombreuses critiques à l’endroit du gouvernement libéral, notamment sur le déficit budgétaire qui serait plus important que prévu, Rona Ambrose a admis hier que le chef Justin Trudeau faisait bonne figure sur la scène internationale.




«Je dois admettre que les relations sont bonnes entre M. Trudeau et M. Obama. Ça va bien jusqu’à maintenant. Mais je veux voir les résultats», dit-elle.




«M. Trudeau fait beaucoup de choses qui l’intéressent lui, personnellement. Comme investir 3 G$ dans la lutte aux changements climatiques à l’étranger. Mais pourquoi ne pas investir ces sommes ici, dans son pays?»




Les conservateurs «plus ouverts» aux médias





Fini le temps où les conservateurs fuyaient l’attention médiatique. Le parti est désormais plus ouvert aux journalistes, affirme le chef adjoint Denis Lebel.




M. Lebel et sa chef, Rona Ambrose, l’ont scandé à plusieurs reprises hier: il y a bel et bien un «changement de ton» au sein du Parti conservateur du Canada.




Les députés du PCC seront «assurément» plus ouverts qu’avant aux journalistes, affirme M. Lebel.




«On ne jugera pas du passé. Mais aujourd’hui, on voit bien la nécessité de faire passer nos messages», dit celui qui accompagnait Mme Ambrose lors de sa visite à Montréal hier.




«Rapprochements avec la population», «collaboration», «ouverture»; l’ancien lieutenant québécois de Stephen Harper n’hésite pas à parler d’une «approche renouvelée» en matière de communications au sein de son parti .




Campagne de charme




«Mme Ambrose est très présente sur le terrain et collabore bien avec les médias [...] Nous avons été dix ans au gouvernement. M. Harper avait énormément de décisions à prendre. Là, nous sommes dans l’opposition et ça nous laisse plus de temps pour faire le tour du pays et parler aux gens», assure M. Lebel.




Quelques mois après une dure défaite électorale, les conservateurs tentent visiblement de charmer à nouveau les électeurs de la Belle Province.




Mme Ambrose et son bras droit, Denis Lebel invitent tous deux les Québécois intéressés à la chefferie du parti à se manifester. La chef du parti s’est d’ailleurs exprimée exclusivement en français hier en entrevue.




Jusqu’à maintenant, le député de la Beauce, Maxime Bernier, est le seul représentant de la province ouvertement intéressé par la direction du Parti.




«Je veux que ce soit clair qu’il n’y a aucun problème avec le fait d’être Québécois au Parti conservateur. Il y a beaucoup d’Albertains qui disent depuis longtemps que le caucus du Québec est plus conservateur que celui de l’Alberta. C’est un caucus très fort», dit à ce propos Mme Ambrose.




 


 




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