RIP la gouvernance souverainiste

Tribune libre

Comme des milliers de souverainistes de la première heure, j’ai assisté hier soir impuissant à une déconfiture en règle du mouvement souverainiste tiède et insipide. Ce matin, l’heure est au post-mortem de cette dégelée. Que s’est-il donc passé pour que le Parti québécois ait subi un tel déni de l’électorat québécois?

Une fois les nuages de la colère, de la déception et de la frustration dissipés, ma lucidité a refait surface et m’a conduit aux réflexions suivantes que je vous expose en toute simplicité.

À mon avis, il faut remonter à la déclaration fracassante de Pierrre Karl Péladeau en faveur du « pays du Québec » pour expliquer le début de la descente aux enfers dans la faveur de l’opinion publique envers le PQ. En effet, à partir de ce moment-là, nous avons assisté à un enterrement de première classe de l’option souverainiste du PQ.

Devant les attaques répétées de Philippe Couillard contre un référendum dont ne « voulait pas l’électorat québécois », Pauline Marois a sorti toute l’artillerie de défense pour tenter de renfermer le squelette du référendum dans les placards de l’oubli, alléguant qu’il ne ressortirait que « lorsque les Québécois seront prêts ».

Le reste de la campagne n’a été qu’une triste période de tergiversations dans lesquelles la chef du PQ se retrouvait continuellement sur la défensive, tentant tant bien que mal de camoufler la souveraineté du Québec comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse.

En ce qui me concerne, je me souviendrai d’une déroute catastrophique pour le PQ bien sûr, mais aussi comme d’un signal sans équivoque à l’effet que la démarche vers l’indépendance du Québec ne prendra son véritable envol que le jour où elle sera affirmée avec vigueur par des leaders imbus de cette conviction essentielle envers les aspirations des Québécois.

Tant et aussi longtemps que la souveraineté du Québec ne sera appuyée que par une gouvernance souverainiste « mollassone » de petits pas, nous sommes condamnés à l’insomnie dans un nirvana sans fin.

Aussi, m’apparaît-il urgent que les « rescapés » de la vague rouge, en particulier un candidat de l’envergure de PKP, reprennent en main les destinées du PQ s’ils désirent que ce parti, qui prône la souveraineté du Québec dans son article I, clame ses convictions haut et fort et brandisse avec fierté le pays du Québec!

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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2014

    Miser sur un chef charismatique tenant à bout de bras le flambeau de la souveraineté serait pour le mouvement une erreur. Il faudrait pour cela que ce sauveteur soit infaillible, inattaquable et indestructible face à ses adversaires peu scrupuleux sur les moyens à prendre pour le démolir. Le truc, c'est la solidarité, la vrai. Tout le monde met l'épaule à la roue; c'est un travail d'équipe et pas seulement d'une seule personne. Nous ne sommes pas des poissons mais une nation convaincue de la nécessité de réaliser ce projet très prometteur.
    Autre truc; gagner les adversaires avec l'ardeur et la conviction que nos étudiants démontreront à défendre sans calcul politique ce projet.
    Est-ce réalisable ou si je rêve en couleur ?

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2014

    Je dois avoir rêvé. J'ai vu Pauline Marois en train d'effacer les deux premières
    lettres du mot DÉTERMINÉE sur les autobus du PQ. Cou'don ce n'était pas un rêve.o549

  • Gagnon Michel Répondre

    8 avril 2014

    Vrai qu'il faut que la Souveraineté cesse d'être perçue comme une maladie honteuse. La façon d'y arriver est d'en parler, constamment. Expliquer, réexpliquer, réréexpliquer (comme le disait si bien Pierre Bourgault), en incluant une connaissance essentielle de notre Histoire. C'est pourquoi je suggère que le PQ, même s'il est maintenant dans l'opposition (c'est peut-être encore mieux ainsi), publie le fameux livre blanc promis par Madame Marois et en profite ainsi pour faire mieux comprendre, en détails, tout ce qui peut justifier le Québec à devenir Souverain. Il faut que les plus jeunes en particulier comprennent davantage d'où on vient et où on veut aller.

  • Henri Marineau Répondre

    8 avril 2014

    Je suis en train d'écouter la conférence de presse de Philippe Couillard à titre de nouveau premier ministre du Québec et, à une question de Vincent Marissal sur la possible disparition de l'idée de la souveraineté du Québec, Philippe Couillard a répondu qu'"une idée ne meurt pas"...Une réflexion plutôt réaliste de la part d'un fédéraliste!