Lorsque la Russie est entrée dans la guerre civile en Syrie en septembre 2015, le secrétaire d’État américain à la Défense, Ash Carter, a prédit une catastrophe pour le Kremlin. Vladimir Poutine « jetait de l’huile sur le feu » du conflit, a-t-il dit, et sa stratégie de combattre DAESH tout en soutenant le régime d’Assad était « vouée à l’échec ».
D’autres responsables américains prédisaient un enlisement de l’armée russe dans le conflit et un échec cuisant pour la Russie dont elle subirait de graves conséquences géopolitiques.
Deux ans plus tard, Poutine est sorti triomphant, l’avenir de Bachar el-Assad est assuré, l’éradication totale de DAESH du pays sera bientôt déclarée officiellement, et les négociations d’Astana au Kazakhstan préparent activement un accord politique entre les parties qui devrait déboucher sur une phase finale à Genève entérinant la réussite de la diplomatie russe à conclure cette crise en préservant tous ses intérêts.
Il s’agit donc d’un échec de la stratégie américaine qui s’obstinait à vouloir renverser le Président syrien en utilisant des forces supplétives kurdes ou arabes, ainsi qu’en entraînant et équipant des rebelles islamistes dit « rebelles modérés » bien qu’aussi sanguinaires que leurs comparses de DAESH ou d’Al Qaïda, finançant en Jordanie leurs camps d’entraînement et installant même sa propre base militaire aux confins syro-irako-jordaniens à Al Tanaf, en transgression flagrante des lois internationales. Cet échec entraîne une perte de crédibilité de leur diplomatie auprès d’acteurs régionaux qui se tournent maintenant vers la Russie pour obtenir des assurances quant à leur sécurité.
La Russie est désormais le seul acteur en mesure de parler avec tous les protagonistes de la région, expliquant à chacun qu’elle est en mesure de comprendre leurs intérêts vitaux et de trouver une réponse cohérente à leurs inquiétudes contradictoires.
ORIGINES
Sans remonter trop loin dans l’histoire, après l’écroulement de l’URSS et la faillite de la période Eltsine, Poutine a compris peu à peu que la coopération qu’il proposait à la première puissance mondiale du fait de la fin des blocs antagonistes -monde libre contre monde communiste- était refusée et que cette dernière entendait utiliser sa suprématie pour imposer ses vues partout. Conscient des faiblesses de son pays qui devait se relever de la disparition brutale du système collectiviste et adopter les critères de l’économie de marché, il savait que la restructuration de la Russie ne pouvait pas se faire en un jour, d’autant plus que des rapaces russes et étrangers, utilisant le libéralisme débridé qui s’était instauré, s’étaient emparés de nombreux pans de l’économie nationale. Avant d’avoir une diplomatie extérieure active, il fallait réformer à l’intérieur et reconstruire progressivement l’économie, grâce notamment aux richesses en matières premières.
Ayant analysé ces fragilités et ces atouts, Poutine mena une politique énergique à l’intérieur pour reconstruire le pays le plus rapidement possible, mais modérée à l’extérieur, en particulier vis-à-vis de l’hyperpuissance à laquelle il n’avait pas les moyens de résister, notamment quand elle signait des accords avec des pays voisins transcaucasiens pour y établir des bases en vue de l’Afghanistan. Il acceptait ce à quoi il ne pouvait s’opposer mais comptait bien défendre les intérêts vitaux du pays s’ils étaient menacés. Cependant, la volonté américaine d’empêcher le relèvement de la puissance russe, notamment par l’incorporation successive dans l’OTAN de pays autrefois satellites de l’URSS, contrairement aux promesses faites à Gorbatchev, si elle était logique pour les pays d’Europe de l’Ouest, devenait inacceptable quand il s’agissait de l’étranger proche : voir les armes de l’OTAN se multiplier aux frontières russes était une inquiétude permanente.
La première manifestation de ce refus d’accepter des empiètements stratégiques dans la sphère russe eut lieu en août 2008 quand la Géorgie, que les Etats-Unis avaient l’intention d’intégrer dans l’OTAN, lança ses troupes pour s’emparer des enclaves pro-russes d’Ossétie et d’Abkhazie qui furent arrêtées et défaites par une offensive éclair de l’armée russe. Ce premier coup d’arrêt fut entériné par les négociations habiles du président Sarkozy qui calma le jeu après une navette de rencontres pour négocier un accord, qui reste provisoire mais qui montre la ferme résolution russe de protéger à tout prix son espace vital et qu’elle a su se doter en quelques années d’une armée remarquablement efficace sur le plan opérationnel.
La crise en Ukraine marqua à nouveau en 2014 les limites que les Occidentaux, qui avaient mis leurs hommes au pouvoir à Kiev par une sorte de « coup d’état ouvert », selon l’expression du stratège américain George Friedmann, en février 2014, ne devaient pas franchir, et permit même à la Russie de récupérer la Crimée, opération évidemment entérinée par un vote massif des habitants de cette province russe stratégique qui héberge sa flotte de la mer Noire dans le port militaire de Sébastopol. Reste un conflit ouvert entre la province du Donbass réfractaire au gouvernement de Kiev, où les deux Républiques proclamées de Lougansk et de Donetsk s’opposent militairement à la politique anti-russe et pro-occidentale du gouvernement ukrainien. Les accords de Minsk 1 et 2 visant à apaiser les tensions et proposer un règlement du conflit ne sont pas respectés et, ces derniers temps, les forces de Kiev bombardent systématiquement la province sécessionniste. Tant de sang a coulé entre ces Ukrainiens d’inclinations antagonistes entre la Russie et l’Occident, tiraillés selon la région où ils vivent entre une attirance vers l’ouest ou vers l’est, qu’une réconciliation paraît difficile en l’état actuel et, qu’au minimum, une solution fédérale serait indispensable. Comme l’historien Benoist-Méchin l’a écrit dans son livre « L’Ukraine : fantôme de l’Europe », ces différences d’opinions sont ancrées dans l’Histoire et la sagesse voudrait que ce pays accepte d’être une fédération accordant une large autonomie à ses différentes provinces.
Lorsque la crise syrienne débuta en 2011, la Russie ne réagit pas initialement mais suivit de près les évènements dans un pays où elle disposait de nombreuses sympathies remontant à l’époque soviétique et qui constituait pour elle une sorte de tête de pont sur la Méditerranée avec sa base navale ancienne de Tartous. Elle apporta peu à peu un soutien de plus en plus appuyé au gouvernement légal, en vivres et en armement, ne voulant surtout pas que les islamistes prennent le pouvoir à Damas alors qu’il était clair que les Occidentaux soutenaient les djihadistes directement ou indirectement pour renverser Bachar El Assad. Moscou savait en outre que parmi ces djihadistes se trouvaient de nombreux Tchétchènes et d’autres islamistes venus de chez elle. Les soutiens aux terroristes se multipliant, la Turquie servant de base arrière et de point de passage, l’armée syrienne étant vidée de son sang, Poutine décida en septembre 2015 d’intervenir militairement d’une façon impressionnante pour rétablir la situation, combinant ses efforts avec l’appui de l’Iran et du Hezbollah libanais, mais aussi celui de la Chine, plus discrète, qui avait les mêmes objectifs, notamment de lutter contre les islamistes Ouïgours, irrédentistes du Sin-Kiang déjà nombreux en Syrie.
REMODELAGE DU MOYEN-ORIENT
Cette brillante intervention militaire qui a réussi en deux ans à renverser la situation stratégique en Syrie s’est accompagnée d’une intense activité diplomatique qui a in fine modifié les rapports de force régionaux. La caractéristique de cette diplomatie réside dans le fait qu’elle a su convaincre les différents acteurs qu’elle empêcherait le renversement du pouvoir à Damas et que désormais, il était dans l’intérêt des protagonistes de s’entendre avec elle pour établir une situation cohérente pour tous. La Russie au Moyen-Orient est en mesure de parler à tout le monde.
La Turquie qui poursuivait aussi le but initial de renverser Bachar El Assad et avait abattu un avion russe au début de l’intervention, changea cependant d’attitude après un coup d’état manqué dont elle imputa la responsabilité aux Etats-Unis et se rapprocha de la Russie qui l’avait informée de son déclenchement, d’autant plus que le soutien de Washington aux Kurdes ne pouvait que l’inquiéter. Peu à peu, l’allié russe devint plus crédible que l’américain, elle accepta de cesser ses soutiens aux djihadistes et entra dans le processus des négociations de paix à Astana avec la Russie et également l’Iran. A l’occasion de l’affrontement récent entre l’Arabie Séoudite et le Qatar, elle s’est rapprochée du minuscule émirat où elle dispose d’une base militaire avec au moins six mille hommes, ce qui renforce son opposition avec Riyad, notamment si un conflit armé éclatait.
L’Arabie Séoudite, alliée historique des Etats-Unis, sans renier bien sûr cette alliance, a compris aussi que la Russie réussirait à empêcher le renversement du pouvoir à Damas et jugé qu’il valait mieux s’entendre avec une puissance qui partageait avec elle l’intérêt de maintenir les prix du pétrole à un niveau satisfaisant et pouvait lui donner des garanties de sécurité face aux menaces réelles ou qu’elle imaginait. L’incertitude règne depuis quelques semaines sur l’avenir du royaume et sur son attitude envers l’Iran et le Liban, mais il est clair que la diplomatie russe, la seule en mesure de parler à tout le monde, s’emploie à calmer les ardeurs belliqueuses des uns et des autres, et qu’elle a des moyens pour le faire utilement. Le danger d’une guerre provoquée par le jeune Mohammed Bin Séoud, nouveau prince héritier, jeune (32 ans) et fougueux mais manquant d’expérience, depuis qu’il a pris en réalité la direction de son pays, le roi son père étant malade et fatigué, se profile depuis peu, les Etats-Unis, Israël et les pays arabes qui s’étaient impliqués dans le soutien aux terroristes pour renverser Bachar el Assad, pouvant y trouver une tentative de masquer leur échec stratégique et de rebattre les cartes dans un jeu que la Russie a gagné. La démission du Premier Ministre libanais Saad Hariri, annoncée de façon surprenante et contraire aux usages depuis Riyad, indiquant clairement qui l’avait décidée, est un des signes de la volonté de l’Arabie Séoudite de s’attaquer à l’Iran, un des vainqueurs de la guerre de Syrie. L’enjeu d’une telle guerre serait toutefois trop aléatoire pour que les protagonistes ne refreinent pas leurs ardeurs : des missiles par milliers viendraient à traverser le ciel du Moyen-Orient que les défenses contre eux, submergées et saturées par le nombre, ne pourraient empêcher d’atteindre de nombreuses cibles, provoquant d’énormes destructions dans la péninsule et en Israël.
Israël, également allié historique des Etats-Unis, qui favorisait aussi la chute du gouvernement d’Assad, est surtout inquiet d’avoir à sa frontière un pays allié de l’Iran qu’il considère, à tort, comme son principal ennemi, qui doit aussi son maintien à l’intervention militaire déterminante du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iraniens. Les rencontres entre Poutine et Netanyahu ont sans aucun doute permis d’assurer à Israël que les armes fournies à la Syrie ne seraient pas dirigées contre l’état hébreu et que le Hezbollah n’était là que pour combattre les terroristes. Sans s’éloigner des Etats-Unis, Israël par pragmatisme voit dans la Russie l’interlocuteur préférentiel pour garantir la paix au Moyen-Orient, préoccupation qui n’est pas sa priorité mais, en revanche, il voit en elle la garantie que la Syrie reconstruite ne sera pas la base de départ d’attaques contre lui.
Ces trois pays proches des Etats-Unis se sont donc rapprochés de la Russie qui leur a expliqué les intérêts communs qu’ils pouvaient défendre ensemble. Le terrorisme islamiste, qu’ils avaient tous les trois armés ou soutenus, avec la bénédiction et l’aide américano-européenne pour renverser le pouvoir à Damas, étant devenu enfin la plaie mondiale qu’il faut combattre en priorité, à l’image de la Russie qui a montré sa détermination dans ce combat et le chemin à suivre, ils sentent que leur intérêt est de s’entendre avec Moscou.
L’Irak, soutenu par les Etats-Unis depuis l’intervention américaine de 2003 qui a logiquement porté au pouvoir la majorité chiite du pays, est resté proche de Washington qui l’aide à reconstruire son armée, mais a gardé les liens anciens qu’il avait avec la Russie, liens qui se sont renforcés avec l’échec du referendum kurde de Barzani que soutenait Washington. Bagdad a eu une nouvelle preuve avec cet appui non avoué de Washington au projet d’indépendance du Kurdistan de Barzani que le soutien des Etats-Unis était pour le moins ambigu, d’autant plus que cette indépendance était aussi soutenue par Israël dont les agents et les hommes d’affaires sont présents dans la province déjà autonome. D’ailleurs, le gouvernement irakien, dans lequel la majorité chiite a naturellement des sympathies religieuses pour son voisin iranien s’est rapproché logiquement de lui, qui l’appuie militairement dans sa lutte contre DAESH. Ce qui renforce l’alliance avec Moscou qui soutient les gouvernements de Téhéran, Bagdad, Damas, et même d’Ankara contre les volontés sécessionnistes des Kurdes, et n’a pas changé de position au cours des conflits.
On voit donc se dessiner un bloc de pays qui sont soit alliés stratégiques de la Russie, l’Iran et la Syrie, soit, comme la Turquie, l’Arabie, Israël et l’Irak qui ont intérêt à entretenir avec elle des rapports amicaux de coopération. La diplomatie russe, prudente mais affirmée, ne manque pas d’ailleurs de montrer qu’elle est un partenaire fiable sur lequel on peut compter, qui prend en compte les intérêts de chacun. Dans l’affrontement entre l’Arabie et le Qatar, on a vu la Russie parler à tous les protagonistes ; le petit émirat s’est à cette occasion rapproché de l’Iran avec lequel il avait déjà des intérêts communs, et de la Turquie.
Au Maghreb et au Machrek, l’influence russe se fait maintenant sentir car tous ces pays estiment que Moscou peut être d’une grande aide pour leur sécurité. L’Egypte proche des Etats-Unis depuis longtemps achète des armements à la Russie et se coordonne avec elle pour trouver une issue à la crise de son voisin la Libye, en plein chaos depuis la désastreuse intervention franco-britannique sous égide américaine de 2011. La Russie qui n’avait pas mis son veto à cette intervention parce qu’elle devait être limitée à la soi-disant défense des civils de Benghazi, prendra sans doute sa revanche d’avoir été flouée par les Occidentaux, en réparant à sa façon la confusion qui résulte de l’absence de solution politique du pays, l’opération militaire franco-britannique ayant créé un vide ou aucune autorité ne s’impose pour réunir les nombreuses tribus libyennes que Khadafi avait réunies sous sa férule, vide dans lequel les islamistes d’Al Qaïda et de Daesh se sont introduits, avec le concours de certains services arabes. La Russie entretient aussi des relations amicales autant avec le Maroc qu’avec l’Algérie et peut se présenter comme un médiateur potentiel pour régler les différends qui ne manquent pas entre les deux pays voisins.
CONCLUSION
La Russie, par une diplomatie fine et équilibrée, se trouve en mesure de parler à tous les protagonistes du Moyen-Orient et peut être recherchée comme le médiateur des conflits entre les puissances régionales. L’échec de la stratégie belliciste américaine lui a offert cette occasion de montrer qu’elle ne cherche pas à imposer ses vues, tout en défendant avec force son espace vital, mais peut proposer des solutions aux conflits prenant en compte les intérêts de chacun.
La réussite de son intervention militaire en Syrie a montré l’efficacité de son outil militaire dont la technologie est parfois la meilleure du monde. Elle a, en outre, constitué un bloc solide avec l’Iran, bloc auquel peuvent se rattacher en fonction des circonstances d’autres pays intéressés par son soutien. La Chine est désormais son alliée sur la plupart des sujets et la plupart des pays des BRICS également. L’Eurasie devient son terrain privilégié, y constituant des ententes et des accords économiques ou stratégiques. Or le stratège américain Zbigniew Brezinski avait dit que celui qui contrôlerait cette région essentielle aux équilibres mondiaux et au contrôle des flux énergétiques serait la puissance primordiale.
Poutine attend sans doute que l’UE, qui a accompagné la politique d’ostracisme de Washington envers la Russie, « la jetant dans les bras de la Chine » comme l’avait dit Donald Trump dans sa campagne, en décrétant des sanctions économiques qui se retournent contre elle, réalise à son tour où sont ses intérêts ; les déclarations récentes de plusieurs responsables de pays européens, notamment français, montrent que cette tendance à une politique réaliste envers la Russie prend forme peu à peu. Le prochain règlement de la crise syrienne sous l’égide de la Russie, dans lequel les états européens n’auront aucun rôle vu l’échec de leur stratégie depuis six ans, marquera de nouveaux équilibres au Moyen-Orient. Il serait judicieux que les pays européens qui ont avec « l’Orient compliqué » des liens historiques encore forts prennent en compte le rôle essentiel qu’y tient désormais la Russie.
Le nouvel ordre mondial qui se met irrémédiablement en place sous l’impulsion coordonnée des deux grands chefs d’états que sont Poutine et Xi Jing Ping, entend respecter les différentes personnalités des états du monde, grands ou petits, puissants ou faibles, sans coercition de l’un sur l’autre, en réglant les conflits d’intérêts inévitables par le dialogue et la diplomatie. Sous la menace permanente de l’apocalypse nucléaire, c’est le chemin qui doit mener le monde vers plus de sagesse, en commençant par respecter les lois internationales dont l’ONU devrait être le garant et, par-là, empêcher l’éclatement de guerres visant à imposer la domination d’états sur d’autres.
Le projet initié par la Chine de « Nouvelle Route de la Soie et de Ceinture Maritime » propose aux nations de participer en commun à la construction d’infrastructures terrestres, maritimes et aériennes pour faciliter les échanges mondiaux dans lesquels tous les pays pourraient en tirer des bénéfices, sur la base du principe « gagnant-gagnant », en récoltant les fruits en proportion de leurs investissements. Les organismes existent déjà pour gérer le financement de ces énormes projets soutenus par les BRICS, comme la BAII, Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures. Aucun droit de veto n’est reconnu à aucun partenaire et chacun d’entre eux reste indépendant et libre de s’associer à tel ou tel en fonction de l’opportunité et de l’intérêt. Il ne s’agit pas d’une organisation supranationale mais de « coopération renforcée » -comme l’on dit à Bruxelles- entre états indépendants désireux de s’associer sur des projets conjoncturels bien définis.
Ainsi, la victoire militaire russe sur les terroristes en Syrie, qui sera suivie de négociations de paix à Genève préparées à Astana au Kazakhstan, ouvrant la voie à des élections libres sous contrôle international de l’ONU, entérinera sans doute le maintien au pouvoir du gouvernement légal de Damas, auréolé de sa résistance acharnée aux djihadistes venus du monde entier, avec l’aide de ses alliés russes et iraniens et du Hezbollah libanais. Ce sera le début de ce nouvel ordre mondial qui devrait éloigner le spectre des guerres incessantes dispendieuses en vies humaines et en argent, destructrices du patrimoine de l’humanité.
L’avenir de l’humanité est là, comme l’indiquait le général de Gaulle aux universitaires mexicains en 1964 :
« . « En effet, par-dessus les distances qui se rétrécissent, les idéologies qui s’atténuent, les politiques qui s’essoufflent, et à moins que l’humanité s’anéantisse elle-même un jour dans de monstrueuses destructions, le fait qui dominera le futur c’est l’unité de notre univers. Une cause, celle de l’homme ; une nécessité, celle du progrès mondial, et, par conséquent, de l’aide à tous les pays qui le souhaitent pour leur développement ; un devoir, celui de la paix, sont, pour notre espèce, les conditions mêmes de sa vie. »