En primeur sur Vigile - Éditorial du numéro d'avril de L'Action nationale

Reprenons dans le bon ordre

Chronique de Robert Laplante

C’est parti. Ça recommence. C’était aussi prévisible qu’inévitable, le Parti Québécois est pris de convulsions. Le réel le rattrape, pas seulement le choc électoral. Le parti qui a refusé farouchement de faire les remises en question qui s’imposaient vient de se faire rappeler à l’ordre par le peuple. Et le revoilà hanté par ses vieux démons de la démission maquillée qui se donne des airs de pragmatisme. Il y a quelque chose de troublant et de profondément malsain dans la résurgence périodique de ce fantasme autodestructeur. La PQ ne dévore pas ses chefs, il est phagocyté par les semeurs de doute et les velléitaires. Ce n’est pas vrai qu’il tue ses chefs, ce sont eux qui démobilisent les militants, font tout pour les repousser aux tâches de simples collecteurs de fonds et d’organisateurs d’élection.
***
La coalition qui a donné naissance à ce parti et qui s'effiloche de plus en plus rapidement a pratiquement toujours été dominée par le courant technocratique du nationalisme rénovateur du gouvernement provincial et l'ordre canadian, courant cimenté par une approche stratégique, l'étapisme. Une seule fois, sous la gouverne de Jacques Parizeau, les indépendantistes ont-ils vraiment orienté le parti et réussi à coaliser le mouvement national dans son ensemble. Nous le savons maintenant depuis la biographie que lui a consacrée Pierre Duchesne, Parizeau a réussi à prendre la barre en naviguant contre des vents contraires et des courants sournois provenant tout autant de l'intérieur que de l'extérieur du parti. Il a pu le faire et réussir à lancer l'opération de 1995 en mobilisant une véritable masse de militants et, c'est pathétique d'avoir à le dire, en manoeuvrant pour neutraliser une bonne partie de son conseil des ministres. Il a su triompher d'abord de l'étapisme qu'il a porté à ses ultimes aboutissants et conduire le référendum à une victoire qui lui a été volée par des manoeuvres frauduleuses et illégitimes facilitées par cette approche stratégique minimaliste et trop univoque.
On connaît la suite. Ce parti, depuis lors, n'a cessé de s'enliser dans la politique des lamentations, incapable de reprendre l'offensive et de se redonner un espace politique. Il a sombré dans une indigence intellectuelle qui a, certes, conforté son establishment et ses apparatchiks mais qui l'a totalement laissé à la merci de l'adversaire. Le Canada a fait le jeu, déstabilisant les finances publiques, lançant une guerre de propagande sans précédent et une offensive juridique qui ont enfermé complètement la nation dans une infernale logique de minorisation. Le gouvernement péquiste s'est présenté devant le peuple et un très grand nombre de souverainistes sont restés chez eux, repoussés par une campagne provinciale strictement incantatoire, sans enjeu national sinon celui de savoir à quelle fréquence le mot référendum allait être prononcé.
Le résultat est clair: servi par un parti dominé par les velléitaires mais tenu en vie par les indépendantistes d'une abnégation à toute épreuve, le mouvement d'émancipation nationale a perdu l'initiative historique. L'étapisme qui a continué de lui servir de cadre stratégique n'est pas seulement devenu inutile, il est devenu dangereux: il a servi à laisser croire que tout était encore jouable comme si la défaite n'avait pas eu lieu, comme si Ottawa n'avait pas lancé une offensive massive et déployer un formidable arsenal pour briser non seulement la stratégie mais aussi la cohésion nationale.
La Saison des idées aurait dû fournir au PQ l'occasion de se ressaisir. Il est bien évident, a posteriori, qu'elle n'a pas été conçue et lancée pour cela. Il s'agissait d'une manœuvre strictement occupationnelle qui permettait de gagner du temps et de canaliser l'énergie des militants effarés par le désastre électoral de 2003. L'ennui, la surprise, c'est que, comme toujours dans ce parti, les indépendantistes ont pris la chose au sérieux. Et, fidèles au mot de Jacques Parizeau, ils ont entrepris de réfléchir en soulevant chaque pierre. La chose n'a pas manqué de frapper de stupeur les brasseux de papier et les aménageurs de statu quo. La réaction ne s'est pas fait attendre.
L'appareil a joué de toutes ses ressources pour limiter et encadrer la réflexion. L'enjeu, il était clair: ne pas toucher à l'étapisme, ne rien faire ou décider de ce qui eut pu remettre en cause ce que les étapistes tiennent pour un lien sacré: l'association de l'option et du référendum consultatif. Les bonimenteurs qui nous tiennent lieu d'analystes politiques et la plus large part des scribouilleurs à gages de Gesca leur ont facilité la tâche. La chasse aux caribous a été ouverte et tous les braconniers de la désinformation s'en sont donné à cœur joie. Réalisés par des mercenaires payés ou de candides bénévoles conscrits, les manœuvres pour faire dévier les débats ont été mises en scène dans une espèce de western poutine se déroulant dans les marécages de la pensée molle et de la médiocrité satisfaite où les purs et durs inventés ont été opposés aux pragmatiques réalistes. La confusion s'est installée et elle a été entretenue par tous ceux, au PQ comme chez les inconditionnels du Canada, qui tenaient absolument à ce que l'étapisme reste un horizon indépassable.
Le mélo que nous a servi André Boisclair constitue l'ultime aboutissement de ce paradigme. Et les tapageurs qui s'agitent chez Gesca et ailleurs pour y lire la mise à mort de l'idée d'indépendance ne servent qu'à empêcher de penser. Il y a une confusion entretenue malicieusement entre l'objectif et les moyens de le réaliser. Le mantra étapiste et référendaire a été tellement répété qu'il a fini par imposer chez beaucoup de gens une étrange association: référendum et souveraineté sont traités comme synonymes. Renoncer au référendum, ce serait renoncer à faire l'indépendance. Et pour rendre la chose encore plus tordue, il suffisait de faire du référendum consultatif la quintessence de la démocratie pour que toute pensée explorant le recours à d'autres moyens soit immédiatement déclarée anti-démocratique. Le syllogisme névrotique règne en maître et l'on ne s'entend plus penser.
Reprenons donc les choses dans le bon ordre.
Le débat qui s'est esquissé au lendemain de l'élection de 2003 n'a pas d'abord été l'initiative du PQ. Le Rassemblement pour l'indépendance du Québec, L'Action nationale, le cercle Godin-Miron et quelques autres groupes avaient commencé à réfléchir. C'est à l'occasion d'un forum organisé par le RIQ à l'automne 2003 que les choses ont commencé à s'accélérer. Les thèses qui ont charpenté par la suite le débat, avant qu'il ne soit déformé et déporté, y ont presque toutes été présentées. La Saison des idées a été lancée après que le débat ait trouvé ses principaux paramètres. Et c'est ce qui a compliqué les choses au PQ: l'opération est venue proche d'échapper au contrôle du parti, pris de court par une vitalité intellectuelle et des thèmes qui ont été littéralement importés dans cette Saison qui a eu, dès le départ, de la difficulté à composer avec les idées. Rien dans les documents préparatoires à cette grande parlote ne laissait présumer que les choses allaient prendre cette tournure. En gros, quatre thèses ont vite pris forme et nourri différentes variantes :
- le retour au programme initial du PQ : l'accession à la souveraineté se ferait par l'élection sans passage obligatoire par un référendum consultatif. C'est la position que l'étapisme de Claude Morin a fait battre en congrès. Des militants souhaitaient revenir à la thèse originelle, plaidant sans nostalgie qu'elle est en parfaite conformité avec la tradition du parlementarisme britannique;

- l'élection référendaire : c'est une variante de la position précédente où selon les promoteurs qui ajoutent une restriction : il faudrait que le parti obtienne la majorité absolue des voix pour déclarer l'indépendance;

- le pacte électoral : cette position établit que l'indépendance peut être portée par plusieurs partis et qu'un pacte les unissant pourrait suffire à réaliser l'indépendance si, en additionnant les voix, il est établi que ces partis obtiennent la majorité absolue des voix;

- le référendum de ratification : c'est une position qui donne un autre sens au référendum, n'en faisant plus un geste inaugural mais bien l'aboutissement d'une politique et dont le résultat n'est pas consultatif mais exécutoire. Ce référendum porterait sur la constitution du Québec indépendant. Elle a été formulée dans le texte «Revoir le cadre stratégique» publié dans la revue de janvier 2004.
On peut trouver de nombreux autres textes donnant dans le détail, les arguments, les considérations stratégiques et tactiques etc. pour documenter chacune de ces positions. On consultera avec profit les sites du RIQ , du Mouvement pour une élection sur la souveraineté et de L'Action nationale pour aller au fond des choses. Il n'est pas inutile de rappeler que la revue, en prévision du congrès, a publié un énorme dossier dans un numéro spécial intitulé PASSER AUX ACTES. Ce document demeure d'une brûlante actualité. Une préoccupation traverse tous les textes: sortir de la parlote, définir des axes de mobilisation et des actions à entreprendre immédiatement, dans un cadre cohérent qui n'est pas d'abord celui de l'opinion mais bien celui de l'intérêt national.
Ces textes redisent de mille et une manières qu'il est stérile de continuer à différer sans cesse le moment de passer aux actes. Refusant de réduire l'action militante à la production d'argumentaires, ces textes cherchent à sortir de la sphère idéologique pour inventer une politique indépendantiste. Ils tentent de définir une démarche conséquente pour conquérir et exercer le pouvoir en vue de rompre le carcan, pas pour amener l'électeur «à maturité». Ils veulent s'arracher au marketing pour s'inscrire dans la mobilisation, sortir du pseudo-travail sur les mentalités pour combattre sur des enjeux incarnant l'intérêt national. Ils ne cherchent plus à convaincre mais à matérialiser une indépendance dont la faisabilité est acquise depuis la commission Bélanger-Campeau.
Au fur et à mesure que le débat s'enrichissait chez les militants du parti et dans les divers groupes indépendantistes, la pression montait dans l'appareil péquiste pour éviter que la discussion ne touche le fondement de l'étapisme: la séparation du mandat électoral et de l'option. La thèse du référendum consultatif laisse intacte la question de la gouverne. Le PQ a d'abord fait le pari du bon gouvernement, argument qui servait aux dires des promoteurs de l'étapisme à établir la crédibilité des gestionnaires, à faire la preuve des compétences des élus péquistes. D'abord se faire élire, bien gérer la province tout en préparant la tenue d'un référendum. La démarche est connue, elle a été ressassée comme une vieille rengaine.
Le problème, c'est qu'elle n'était plus tenable. Les révélations de la commission Gomery laissaient bien voir jusqu'à quel point Ottawa avait su exploiter toutes les faiblesses de l'étapisme. Et tout le monde réalisait bien que le gouvernement canadian menait une offensive de déstabilisation efficace qu'il n'aurait aucune raison d'arrêter. Le PQ lui-même, tout enferré dans sa démonstration du déséquilibre fiscal, ne pouvait continuer de le dire. Les problèmes sont à Québec, l'argent à Ottawa, s'époumonait Bernard Landry qui répétait qu'il manquait 50 millions par semaine pour boucler le budget de la province. Dans ce contexte, il devenait difficile de se faire prendre au sérieux à prétendre continuer à solliciter un autre mandat sans rien changer. La chose est devenue complètement loufoque après le dépôt du document de François Legault sur les finances du Québec souverain. La contradiction n'a échappé à personne. Refusant néanmoins de s'inscrire dans un débat qui remettrait en cause l'étapisme, les ténors du parti se sont lancés dans une opération cosmétique qui vient de leur éclater au visage.
Pour tenter d'habiller les choses, leur agitation s'est structurée sur la recherche d'une position qui permettait de donner l'impression de concéder aux militants que la gestion provinciale n'était plus possible mais sans faire de ce constat le cœur du mandat électoral à solliciter. Nous avons donc eu droit aux conditions gagnantes nouvelle manière. Ce serait donc un référendum le plus vite possible dans le mandat. Pour s'assurer d'un vernis de vraisemblance, des propositions sont apparues pour avoir l'air d'être pragmatiques : une constitution initiale serait préparée, un projet de pays serait élaboré, mais le tout resterait virtuel, non effectif. Il s'agissait donc de se préparer à solliciter un mandat de gouvernement provincial bonifié d'un appareillage pour la conduite virtuelle de l'accession à l'indépendance. Dans les ateliers et en plénière, l'establishment n'a rien ménagé des ressources procédurières et des arguments d'autorité pour s'assurer d'obtenir du consentement. La démission de Bernard Landry allait achever de rendre ce congrès surréaliste: nombre de propositions clés ont été acceptées dans une atmosphère de veillée funèbre. Le parti en est sorti abasourdi, les militants indépendantistes encore disposés, malgré tout, à travailler dans le virtuel et prêts à aller au combat sur la promesse d'une action décisive encore différée.
La campagne au leadership aura été l'occasion de prolonger le malentendu. Malgré des interventions de quelques candidats que les bonimenteurs médiatiques avaient décrétés marginaux avant même qu'ils n'aient prononcé un mot, la remise en cause de l'étapisme n'a pas fait l'objet d'une véritable discussion, le format des échanges rendant les choses encore plus difficiles. Le candidat Boisclair n'a pas manqué de dire tout au long de la course que le programme était fan-tas-ti-que, que les militants avaient fait un travail fantastique, etc. Une fois élu, plus rien. Le virtuel n'a même pas été mis en état d'ébauche. Au moment de lancer en campagne électorale, il n'en était même plus question, le PQ s'en allait solliciter un mandat de bon gouvernement et se lancerait après dans les préparatifs du virtuel. Il a fini sa campagne électorale dans un cirque délirant, dans une surenchère de promesses sur la tenue du référendum le plus vite possible, même dans un gouvernement minoritaire. Le ridicule lui a valu le résultat que l'on sait.
L'étapisme indépassable l'aura conduit, dès le lendemain de l'élection, à proposer d'abandonner l'option en présentant la thèse du référendum le plus vite possible comme une position radicale qui nuisait au succès électoral du parti. C'est littéralement inverser l'ordre des choses: c'est l'attachement inconditionnel au référendum consultatif qui a plongé ce parti dans une misère intellectuelle et politique que Boisclair a parfaitement bien incarnée. Ceux-là qui voudraient nous faire croire qu'abandonner cette position serait se défaire des radicaux trahissent les faits, méprisent les militants et insultent l'intelligence. Les véritables jusqu'au-boutistes du PQ, ce sont les étapistes qui refusent de constater l'impasse de cette voie, qui idolâtrent tellement le référendum consultatif qu'ils le font primer sur l'objectif, sur l'indépendance elle-même.
Toutes les thèses évoquées plus haut écartaient l'idée du référendum hâtif, leurs promoteurs n'en voulaient pas. Ils soutenaient qu'une telle approche est perdante devant le dispositif déployé par Ottawa, qu'il fallait trouver d'autres voies. Ils souhaitaient une campagne sur un programme de gouvernement national, une élection qui signifierait autre chose que la gouverne provinciale en attendant que quelqu'un lise les oracles pour savoir à quel moment ce serait le plus tôt possible. Chacun de ces courants souhaitait que l'élection du PQ ouvre un espace de rupture, qu'elle campe l'affrontement des légitimités québécoise et canadian. Ce sont les étapistes velléitaires, les pseudo-réalistes qui ont toujours d'autres urgences à traiter qui ont tout mis en œuvre pour tenir la dissociation du mandat et de l'option. C'est l'étapisme vénéré avec une rigidité doctrinaire aveugle qui aura, paradoxalement, dégénéré en radicalisme référendiste. S'il y a du déni au Parti Québécois, c'est de ce côté qu'il faut le chercher.
Et dire qu'on nous a seriné que le PQ n'était pas référendiste mais souverainiste !
Les velléitaires s'imaginent qu'ils feront meilleure carrière provinciale en sacrifiant la raison d'être du parti. Continuer à présenter le report du référendum consultatif comme le renvoi aux calendes grecques d'un programme de réalisation de l'option, c'est non seulement renoncer à mobiliser pour conquérir le pouvoir en vue de mettre en œuvre une politique nationale qui ferait avancer la mobilisation et préparerait le pays, mais c'est aussi manquer de la plus élémentaire intelligence politique. Le créneau de l'autonomie provinciale est occupé. Il faut remercier Mario Dumont d'avoir fait ce qu'il a fait. Il a empêché la faction des étapistes radicaux du PQ de consacrer la dérive de ce parti vers une espèce d'Union nationale post-moderne. Il les a pris de vitesse, il a été très habile à saisir les tendances du marché des alibis. Et il a su bien accueillir la protestation de ceux et celles qui refusent la tenue d'un autre référendum parce qu'ils savent bien que c'est le plus sûr moyen de lancer le Québec contre le mur. Le terrain est miné, rempli de chausses-trappes. Et c'est sans négliger l'effet des mesures d'intimidation et le travail sournois d'une propagande insidieuse d'autant plus efficace à instrumentaliser les médias pour façonner les perceptions qu'elle peut compter sur l'appui actif d'immenses conglomérats mercenaires.
L'affirmation nationale est une chimère et l'ADQ finira par le faire voir à tout le monde. C'est le consentement à la régression minoritaire pour mieux se couler dans un système politique qui ne laisse plus aucune capacité d'action propre au Québec.
Mario Dumont n'aura d'intérêt pour Harper et pour le Canada qu'en autant qu'il fournira un matériau utile dans le jeu électoral canadian. Il peut bien fanfaronner en promettant d'agir contre la constitution et l'ordre canadian, tout le monde à Ottawa sait bien que cela n'est bon que pour la politique de la bourgade. Si cela peut aider à marginaliser les indépendantistes, tant mieux. Si jamais ça devenait sérieux et qu'il prenait le pouvoir, on lui fera prendre son trou, comme sont condamnés à le faire tous les inconditionnels du Canada. En renonçant à fixer un seuil de rupture, à définir les conditions non négociables de la préservation des intérêts du Québec, l'autonomisme ne fournira que des alibis pour accepter l'inacceptable en brandissant une rhétorique de minimisation des pertes.
Par ailleurs, en renonçant à l'indépendance, le PQ ne ferait pas que trahir ses idéaux, il se rendrait lui-même inutile et redondant. Il y a déjà deux partis qui sont prêts à gouverner le Québec avec les moyens que le Canada lui laisse. Il s'en distinguerait en prétendant mieux faire? Un autonomisme plus vertueux, bonifié par des incantations plus lyriques sur l'avenir radieux de l'indépendance dans la semaine des trois jeudis? Le PQ est condamné à se raccorder avec une formule de coalition qui fera de lui le parti de l'indépendance sans quoi il disparaîtra. Il lui faudra donc reprendre le débat là où les phalanges étapistes l'ont fait dévier et revoir enfin son cadre stratégique. Il devra se défaire de ces radicaux qui confondent le trajet avec la destination et qui lui proposent de renoncer aux fins pour ne pas quitter le consentement à l'impuissance et abandonner une démarche inadéquate. Ils sont dans une impasse et tentent d'y maintenir le parti et d'y enfermer la nation.
Le Québec tourne en rond, s'empêtre dans une politique orchestrée à Ottawa qui n'a d'autre but que de l'user pour mieux casser les ressorts de la cohésion nationale. Car quoi qu'en disent les inconditionnels du Canada et tous les apôtres du confort entre deux chaises, il n'y a pas de position mitoyenne entre le statut de nation et l'état de minoritaire. Un peuple se gouverne ou il s'accommode de l'espace qu'une autre majorité lui laisse. Le Québec a osé lever la tête, ceux-là qui s'imaginent qu'il trouvera bonheur à plier l'échine pèchent contre l'honneur et la dignité. Nous serions bien le seul peuple sur terre à qui l'on promet que son sort sera meilleur s'il consent et s'active à se rendre minoritaire.

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Robert Laplante173 articles

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Robert Laplante est un sociologue et un journaliste québécois. Il est le directeur de la revue nationaliste [L'Action nationale->http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Action_nationale]. Il dirige aussi l'Institut de recherche en économie contemporaine.

Patriote de l'année 2008 - [Allocution de Robert Laplante->http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=752&Itemid=182]





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