La popularité renaissante des idées de gauche est toujours une catastrophe pour les institutions traditionnelles, dont le PQ, qui se sont campées dans un statu quo dont personne ne veut plus. Pourquoi la population qui a cherché un moment dans le radicalisme de l’ADQ des solutions à ses problèmes de tous les jours ou à des questionnements plus profonds sur le type de société à laquelle elle aspirait, pourquoi cette population n’aurait pas aujourd’hui un autre choix que la dynamique démocratique a fait naître ?
Je concède à Monsieur Desnoyers que le bilan de la victoire du PQ est un peu sommaire à Québec solidaire. Il faudra une plus large perspective historique pour en évaluer toute la portée. Aux historien-ne-s de faire leur travail. Ceux ou celles dont l’angle est plus liée aux analyses historiques du mouvement populaire pourraient sans doute montrer que la montée du PQ s’est affirmée au moment où le peuple québécois était mobilisé dans un projet émancipateur. Et la requête de Falardeau au PQ de regagner la confiance du peuple québécois n’est pas anodine.
Si « l’indépendance nationale a besoin de tout le monde », autorisons-nous un débat collectif sur la stratégie qui nous permettra de marginaliser les forces fédéralistes et, tout au moins, de débusquer celles qui, même québécoises, veulent faire reculer le Québec au temps de Bourassa. Cet exercice démocratique pourrait bien aboutir à ce que les Québécois-e-s d’aujourd’hui les répudient.
Je n’ai aucune crainte que ces discussions publiques débouchent sur un argumentaire politique convaincant qui gagnera la faveur populaire sans le mépris affiché que certains expriment encore envers notre propre peuple. Si ce plaidoyer nouveau au procès du fédéralisme ne devait pas convaincre, il nous restera toujours à en chercher un, alternatif, issu des forces indépendantistes, qui gagne à son heure un soutien populaire indéfectible à l’émancipation tant recherchée.
Ce n’est qu’à cette condition que l’œuvre de Papineau et des Patriotes retrouvera un chemin de la liberté.