Rapatriement de la Constitution: Mulcair ouvert à un front commun

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Députation québécoise oblige

Le chef de l'opposition officielle à Ottawa, Thomas Mulcair, n'entend pas laisser les conservateurs «balayer sous le tapis» l'épineux dossier du rapatriement de la Constitution de 1982. Il réclame que l'ensemble des documents pouvant faire la lumière sur les contacts qu'aurait eus l'ancien juge en chef de la Cour suprême Bora Laskin avec des représentants des gouvernements canadien et britannique soit rendu public. Sinon, un front commun de l'ensemble des partis de l'opposition pourrait être formé.
«Le gouvernement Harper dit que c'est une question d'accès à l'information. C'est faux. C'est une question de vérité. Notre parti pourrait contacter les autres membres de l'opposition pour être unanimes face au gouvernement», a affirmé à La Presse le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair.
Hier après-midi, la Cour suprême du Canada a mis fin à une enquête interne qui visait à établir si l'ancien juge en chef Bora Laskin a communiqué avec Ottawa et Londres lors des délibérations du rapatriement de la Constitution, au début des années 1980.
Le plus haut tribunal du pays a affirmé avoir fait un «examen exhaustif de ses dossiers» et n'avoir rien trouvé prouvant les allégations de l'historien Frédéric Bastien.
Dans un essai politique intitulé La bataille de Londres, M. Bastien affirme avoir obtenu des documents des autorités britanniques prouvant que la séparation entre le pouvoir judiciaire et politique n'avait pas été respectée lors du rapatriement de la Constitution de 1982. Toutefois, les documents qu'il a reçus d'Ottawa seraient caviardés, ne permettant pas une lecture approfondie.
Cette nouvelle a provoqué l'ire de l'ensemble de la classe politique à Québec. La semaine dernière, l'Assemblée nationale a voté une motion unanime réclamant qu'Ottawa «donne accès à toute l'information contenue dans ses archives et réclame que toute la lumière soit faite sur les événements qui ont conduit à la proclamation de la Loi constitutionnelle de 1982».
Le lendemain du vote de cette motion, le nouveau chef du Parti libéral du Canada (PLC), Justin Trudeau, s'était montré peu enclin aux demandes de Québec, alors qu'il était de passage dans la capitale nationale.
«Quand l'Assemblée nationale adopte une motion unanime, il faut absolument le prendre au sérieux et s'y pencher», avait-il toutefois déclaré, disant attendre la fin de l'enquête de la Cour suprême avant d'émettre tout autre commentaire.
Maintenant que cette enquête est terminée, les regards sont tournés vers la stratégie qu'adoptera le PLC pour la suite des choses. Le bureau de Justin Trudeau n'a pas rappelé La Presse à ce sujet, hier.
Le gouvernement conservateur refuse jusqu'à maintenant d'accéder à la demande du ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, le péquiste Alexandre Cloutier, d'entreprendre une fouille dans les archives nationales sur les documents relatifs au rapatriement de la Constitution.
«Je comprends que le gouvernement péquiste a fait des demandes en vertu de la Loi à l'accès à l'information. Ces demandes seront traitées sans ingérence politique de notre gouvernement. Pour notre part, nous n'avons pas l'intention de rouvrir les vieilles chicanes constitutionnelles», a dit à La Presse l'attaché de presse du premier ministre Harper, Carl Vallée.
«On nous renvoie aux fonctionnaires pour savoir ce qui s'est passé pour le plus gros dossier constitutionnel de l'histoire du pays, s'est offusqué le chef de l'opposition officielle, Thomas Muclair. Encore aujourd'hui, le rapatriement de la Constitution est une blessure dans notre système démocratique.»
Si le NPD n'arrive pas à faire front commun avec les partis de l'opposition, il entend utiliser de sa journée de l'opposition à la Chambre des communes pour faire pression sur le gouvernement Harper, afin qu'une enquête publique soit déclenchée.


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