À la veille du déclenchement imminent d’élections au Québec, j’ai cru pertinent de lancer le débat sur cette réflexion de Camille Laurin :
« Le sort a voulu que le Québécois naisse et grandisse sous le signe de l’ambiguïté et de l’ambivalence, ce qui en fait un être confus, tourmenté, divisé contre lui-même, incapable d’intégrer les éléments de sa riche personnalité, d’harmoniser ses aspirations et son action, d’inscrire ses rêves dans la réalité, de secouer les tutelles, de vaincre ses peurs, d’affronter l’inconnu à ses risques et périls, d’assumer pleinement sa liberté, son histoire et son existence. »
Dans le contexte d’effervescence des derniers mois suscité par la projet de charte de la laïcité du gouvernement Marois et les intentions manifestes de la première ministre de relancer le débat sur l’indépendance du Québec advenant l’élection d’un gouvernement majoritaire, les constats révélés par Camille Laurin, dans l’hypothèse où ils s’avéraient encore fondés, représenteraient certes des écueils importants à la réussite du projet indépendantiste du Québec.
Toutefois, la défaite à l’arrachée du référendum de 1995 laisse présager à mon sens d’un cheminement louable des Québécois devant « leur sort » fataliste auquel faisait allusion le père de loi 101.
La question est de savoir si les quelque vingt dernières années auront contribué à la poursuite de cette évolution ou à sa stagnation, voire peut-être à son recul. Même si les neufs années de basse politicaillerie que nous a offertes le gouvernement Charest et le style méprisant qu’entretient Harper envers les intérêts du Québec devraient avoir désabusé l’électorat québécois, je demeure encore perplexe quant à l’éveil de la fibre nationaliste du citoyen québécois moyen.
De son côté, le gouvernement actuel a accompli, malgré son statut minoritaire, une tâche relativement acceptable dans les divers dossiers qu’il a traités, en particulier le projet de loi sur l’aide médicale à mourir, l’aide aux itinérants et le projet de loi 60.
Reste encore, à mon avis, de se positionner dans les dossiers d’ordre économique, souvent déclencheurs d’intentions de votes qui se transforment en résultats…et là, le chemin devra être tracé en campagne électorale si le gouvernement ne veut pas rater le coche.
En conclusion, je souhaite sincèrement que le PQ obtienne un gouvernement majoritaire pour que nous puissions constater s’il peut sortir le Québécois de cet « être confus, tourmenté, divisé contre lui-même » et l’amener à « assumer pleinement sa liberté, son histoire et son existence. »
À la veille du déclenchement des élections au Québec
Quelle est la ferveur de la fibre nationaliste
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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4 commentaires
Serge Jean Répondre
2 mars 2014Une magnifique journée ensoleillée de printemps ravive tous les coeurs sans exception, dans la même direction solaire.
Serge Jean
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2014La fibre nationaliste Madame Marois sait la canaliser. Surtout quand tu profites comme le Québec de 9 milliards de la péréquation par année. Et qu'il y a d'autres idéologies qui sont en jeu. Comme le féminisme et le malthusianisme démographique. Le nationalisme est une idéologie parmi tant d'autres.
Péréquation – Le Québec est-il si pauvre?
http://actualites.sympatico.ca/nouvelles/blogue/quebec-perequation-denis-lebel#!/
Démographie 101
http://gloria.tv/?media=546541
Crash démographique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crash_d%C3%A9mographique
Démographie linguistique du Québec
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_linguistique_du_Qu%C3%A9bec
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2014Monsieur Marineau
Un gouvernement majoritaire pourquoi? Dans ce système fédéral, d'une élection à l'autre, c'est toujours à recommencer surtout ici au Québec. Lorsque Marois perdra le pouvoir dans une couple d'années, le PLQ va "bulldozer" tout ce que le PQ aura fait durant son précédent mandat. Et un 3e référendum, c'est rire du peuple; les Québécois se sont dits NON par 2 fois, n'est-ce pas assez "looser" à votre goût? Ne pas oublier que depuis le 1er référendum en 1980, le pourcentage des Québécois en faveur de l'indépendance du Québec se maintient toujours dans les 40%. En 1995, il a augmenté pour le 2e référendum mais nous l'avons quand même perdu.
La seule solution pour en sortir, c'est une élection référendaire; il n'en existe pas d'autre solution. J'en suis venu à la conclusion que les Québécois sont fédéralistes et n'attendent que le signal ou le moment propice pour signer une nouvelle constitution avec le pays de leurs bourreaux. Le PQ qui existe depuis 1967 ou 1968 n'a même pas encore fait le procès du fédéralisme "canadian", ça veut tout dire n-c-p?
J'ai de moins en moins d'énergie à gaspiller pour un peuple qui s'autodétruit avec une immigration annuelle de 50 000 nouveaux arrivants sans offrir aucune résistance et qui est incapable de se brancher pour la création de son propre pays. La politique provinciale ici au Québec, c'est de la "p'tite" politique; nous allons rester longtemps dans la classe "pee wee" avec les dirigeants politiques que nous avons et que nous méritons bien. INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac 1/3/14
Marcel Haché Répondre
1 mars 2014Laissez Camille Laurin dormir en paix, lui qui a affronté à lui seul un West Island déchaîné contre Nous.
Pour la première fois quelque chose fait bouger l’électorat du Nous. Ce n’est pas un grand déplacement. Mais c’est un réel commencement.
Une majorité parlementaire, c’est le pouvoir. Certes, le pouvoir ce n’est pas tout le Pouvoir ni l’Indépendance, mais c’est le haut parleur requis qui est généreusement fourni à un parti en qui l’électorat a confiance.
Le West Island n’a jamais voté ni ne votera sans doute jamais pour le P.Q. ni pour aucun autre parti indépendantiste. C’est à Nous seuls d’en prendre bonne note et de Nous mettre en règle avec nous-mêmes, pour autant, bien sûr, que le P.Q. continue de s’adresser au monde réel, et non pas à un monde imaginaire, tout particulièrement celui imaginé par les têtes molles et les pas de coeur de Radio- Canada.
Ce sera ensuite aux péquistes de se montrer à la hauteur, à la Hauteur… l’électorat aura déjà fait un bout de chemin.
« Nous sommes capables »… depuis bien avant Camille Laurin.