Le « droit de la nation québécoise à conserver son identité » est un appel à la pureté raciale, selon Gabriel Nadeau-Dubois.
Voici la ou les sources de cet article : Facebook #1, #2, La Presse et Radio-Canada / Voici la source de la photo : Peoples' Social Forum, Flickr, CC BY 2.0
Le fait de s'identifier à la culture québécoise de souche est désormais considéré comme un acte raciste lié à l'extrême droite. La Fédération des Québécois de souche (FQS) l'a su à ses dépens, elle qui s'est vu retirer le mémoire qu'elle avait déposé à la Commission des relations avec les citoyens (CRC), dont les audiences examinent le projet de loi 9 sur l'immigration.
Au départ, la présidente de la commission, MarieChantal Chassé, avait accepté le document, faisant valoir que son rôle était de « déposer tous les mémoires ». Mais elle a vite changé d'avis sous la pression de l'opposition.
Parmi les recommandations contenues dans le fameux mémoire, la FQS demande entre autres au gouvernement de favoriser les candidats à l'immigration « présentant les plus fortes affinités avec les Québécois, notamment les personnes originaires des régions francophones d'Europe ou de la diaspora canadienne-française ».
Le groupe identitaire demande également au gouvernement Legault d'expliquer comment il compte montrer aux immigrants quelles sont leurs obligations en ce qui a trait à l'apprentissage de la langue française et au respect des valeurs québécoises. La FQS souhaite que Québec soit plus clair quant aux critères d'évaluation de ces obligations et établisse des règles à suivre pour ceux d'entre eux qui n'auraient pas satisfait à ces obligations.
« Pureté ethnique »
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a été l'un des plus farouches opposants au mémoire de la FQS, qu'il associe à l'extrême droite. « Un mémoire qui a des passages racistes qui appellent à la pureté ethnique, ce n'est pas acceptable », a-t-il déclaré.
M. Nadeau-Dubois en veut surtout à l'organisme de défendre la pérennité de la culture québécoise, chose qu'il ne faut plus faire dans une société multiculturaliste. « [Le passage] qui justifiait le plus de retirer le mémoire, c'est celui où l'on parle du droit de la nation québécoise à conserver son identité ethnique et de prendre les moyens pour y parvenir » [...], a-t-il dit. « C'est carrément un appel à la pureté raciale. Ça dépasse les limites d'un débat respectueux. »
La FQS réplique
Pour la Fédération des Québécois de souche, toute cette opération relève de la « malhonnêteté » et de la « négligence intellectuelle ». « Bref, le peuple québécois n'a pas le droit de vouloir rester majoritaire... », a-t-elle écrit sur Facebook en réponse à la rebuffade qu'elle a essuyée de la part des parlementaires québécois.
« Pourquoi serait-il refusé à la majorité le droit de se conserver alors que les organisations de défense de droits ethniques pour l'ensemble des autres cultures sont non seulement tolérés, mais encouragés ? », a-t-elle conclu.