Affaire Michaud - Québec solidaire invite les parlementaires à réparer l'erreur commise
QUÉBEC, le 3 déc. 2010 /CNW Telbec/ - Québec solidaire regrette n'avoir pu obtenir la collaboration du Parti libéral et du Parti québécois pour adopter une motion visant à réparer l'erreur commise par l'Assemblée nationale à l'endroit de M. Yves Michaud, le 14 décembre 2000.
« J'invite mes collègues du Parti libéral et du Parti québécois à trouver un moyen avec nous pour corriger l'injustice faite à M. Michaud, a déclaré Amir Khadir, député de Mercier. Si le texte de la motion présentée ne leur convient pas, nous demeurons ouverts à leurs suggestions quant aux mots à utiliser. Il faudra cependant rendre justice à la réalité, à savoir que M. Michaud n'a pas tenu de propos "inacceptables". »
Plus tôt aujourd'hui, M. Khadir a déposé en chambre la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaît avoir commis une erreur le 14 décembre 2000 en condamnant M. Yves Michaud dont l'intervention aux États généraux de la langue française, la veille, ne comportait pas de propos offensants à l'égard de la communauté juive. Que l'Assemblée nationale s'engage solennellement par la voie de cette motion et par d'autres moyens qu'elle pourrait se donner, à éviter qu'une telle situation se reproduise, car il est inéquitable qu'une motion de l'Assemblée blâme un citoyen, sans que celui-ci puisse se faire entendre et sans posséder les informations nécessaires sur les propos ou l'acte reproché. »
La motion n'a pas été débattue, car le Parti québécois a refusé son consentement. Le Parti libéral acceptait quant à lui d'en débattre, mais pour s'y opposer et la battre. Québec solidaire évalue présentement les suites à donner.
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Texte d'un message d'Amir Khadir adressée à Jean Charest et Pauline Marois le 1er décembre 2010
Bientôt 10 ans se sont écoulés depuis que l'Assemblée nationale a blâmé Yves Michaud.
À l'examen, les propos qu'il avait tenus devant les États généraux du Québec et qui étaient à l'origine de votre motion, n'étaient pas antisémites ni haineux. M. Michaud n'a pas eu l'opportunité de s'expliquer avant ce blâme. Finalement, il a été condamné sans possibilité de défense pour des propos qu'il n'avait pas tenus.
De plus, entre la grande charge symbolique que représente une motion unanime de l'Assemblée nationale et les moyens à la disposition d'un simple citoyen, le déséquilibre paraît en rétrospective assez démesuré. On peut se demander, si l'Assemblée nationale ne devrait pas se limiter uniquement à la possibilité de blâmer ses propres membres (députés) et les plus hauts responsables de l'autorité de l'État (ministre, sous-ministres, P.D.G. des sociétés d'État, etc.), ce qui n'enlève pas la liberté d'expression des députés de critiquer ou blâmer en chambre à titre individuel, en leur nom ou au nom de leur parti, tel acteur politique ou économique d'importance.
Tout ce préambule pour vous inviter à accepter de m'accompagner, sinon de prendre l'initiative vous même, de présenter une motion qui reconnaisse l'erreur commise à l'endroit de M. Michaud.
On vit une période de turbulence, de crise de confiance et de grand questionnement sur la nature de nos institutions. Les responsables politiques sont appelés à se hisser à la hauteur de leur fonction d'État. Dans cet esprit, ai-je raison de penser que tout geste des membres de l'Assemblée qui traduit la capacité de porter un regard critique sur notre propre action serait perçu comme une attitude noble et un leadership susceptible de rehausser la crédibilité de nos institutions et de nos personnes?
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Communiqué diffusé par CNW Telbec Inc.
Québec © Gouvernement du Québec, 2009
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