Le ministre de la Santé a annoncé, mercredi, qu’il renonce à l’idée d’imposer la vaccination aux travailleurs du réseau de l’éducation.
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Ainsi, tant les travailleurs des réseaux primaires, secondaires et supérieurs ne seront finalement pas obligés de retrousser leur manche afin de pouvoir continuer à enseigner.
Pour justifier sa position, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a fait valoir que 92 % des membres du personnel sont adéquatement vaccinés au niveau collégial et universitaire, contre 89 % au primaire et au secondaire.
De plus, la situation épidémiologique qui s’améliore, le fait que les éclosions sont bien contrôlées en milieu scolaire et le fait que la COVID-19 frappe moins durement les enfants – en grande majorité vaccinés pour les 12 à 17 ans –, ont convaincu le gouvernement d’abandonner l’idée de vacciner obligatoirement le personnel scolaire.
«Rappelons que, depuis le début de la pandémie, plusieurs mesures préventives ont été mises en place en milieu scolaire et contribuent à contrôler efficacement les éclosions ainsi que la fermeture de classes», a souligné le MSSS, en faisant notamment allusion à l’utilisation de tests rapides pour repérer rapidement les éclosions de COVID-19 en milieu scolaire.
Par ailleurs, très peu d’éclosions sont survenues dans les cégeps et les universités de la province, a noté le ministère.
De plus, le réseau se prépare à lancer la campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans, a-t-on souligné, tandis que Pfizer et Moderna travaillent à faire approuver leur vaccin respectif pour cette tranche d’âge auprès de Santé Canada.
Cette annonce a fait le bonheur de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui regroupe neuf syndicats en enseignement totalisant plus de 50 000 membres.
«C’est une sage décision. [...] Imposer la vaccination au personnel enseignant n’était donc pas justifiable et aurait nourri un psychodrame dans un réseau déjà grandement ébranlé par la pandémie», a fait valoir le président de la FAE, Sylvain Mallette.
Par contre, la FAE a averti que la vaccination et les gestes-barrières demeurent importants pour éviter des éclosions dans les écoles.
À ce jour, Québec compte seulement imposer la vaccination obligatoire aux travailleurs de la santé. Cette mesure devait entrer en vigueur le 15 octobre, mais a finalement été repoussée d’un mois en raison du nombre trop élevé d’employés dont aurait dû se priver le réseau, déjà à bout de ressources.
La nouvelle échéance a été établie au 15 novembre, mais le premier ministre François Legault a laissé entendre, en début de semaine, que de nouveaux reports ou assouplissements pourraient être décidés d’ici là.