Pétrole à l'île d'Anticosti

Québec défend sa décision de faire confiance au privé

Quand JJC ouvre la bouche, il ment à pleines dents!



Selon Nathalie Normandeau, ministre des Ressources naturelles, «le rôle du gouvernement n'est pas de jouer au casino avec l'argent des contribuables pour des activités d'exploration», une industrie à «très haut risque».
Photo: Jacques Boissinot, PC

Tommy Chouinard La Presse (QUÉBEC) - Le premier ministre Jean Charest dit avoir pris une décision «parfaitement conforme aux intérêts des Québécois» en cédant à la société Pétrolia les droits d'exploration pétrolière dans l'île d'Anticosti. Il refuse toutefois de révéler la valeur des redevances qu'il a obtenues en retour.
Le Parti québécois accuse le gouvernement d'avoir «vendu au rabais le potentiel en hydrocarbures de l'île d'Anticosti», qui pourrait valoir des milliards de dollars.
À l'Assemblée nationale, Pauline Marois a demandé pourquoi le gouvernement a cédé ses droits en 2008, alors que, selon le président de Pétrolia, André Proulx, des études disponibles cette année-là, et connues d'Hydro-Québec, avançaient que l'île pourrait contenir entre 30 et 70 milliards de barils de pétrole. M. Proulx décrit même Anticosti comme un «bijou pétrole et gaz». «Pourquoi le gouvernement a-t-il abandonné nos ressources? Combien a-t-il obtenu pour cette vente?» a lancé Mme Marois.
Selon Jean Charest, avec la décision de son gouvernement, «les contribuables québécois ont le meilleur des deux mondes. On a gardé les droits sur les redevances et on n'a pas gardé les risques d'aller creuser». Il a ajouté que les Québécois «auront leur juste part des ressources naturelles qui leur appartiennent».
Il n'a pas voulu préciser la valeur des redevances que l'État touchera si Pétrolia extrait du pétrole de l'île d'Anticosti.
Selon Nathalie Normandeau, ministre des Ressources naturelles, «le rôle du gouvernement n'est pas de jouer au casino avec l'argent des contribuables pour des activités d'exploration», une industrie à «très haut risque». C'est ce qui explique selon elle pourquoi le gouvernement a décidé de fermer la filiale pétrole et gaz d'Hydro-Québec. Entre 2002 et 2005, Hydro-Québec a investi 30 millions de dollars dans des activités d'exploration, dont 10 millions pour l'île d'Anticosti, «sans résultats qui nous auraient convaincus d'aller plus loin», a-t-elle dit.
Nathalie Normandeau a révélé que le gouvernement envisage sérieusement d'augmenter la participation de l'État dans les sociétés pétrolières et gazières. «Ce pourrait être une excellente idée pour maximiser les retombées et la façon dont on pourrait contrôler nos ressources naturelles», a-t-elle affirmé. Elle a noté que la Caisse de dépôt et placement a déjà des participations dans Talisman et «un peu dans Pétrolia», entre autres. (ns)
Le Salon bleu a été le théâtre d'un débat très animé. Pauline Marois a accusé le gouvernement de poursuivre sa «gestion catastrophique» des ressources naturelles. Jean Charest lui a reproché son manque de cohérence. Depuis des semaines, «elle demande des moratoires» sur le gaz de schiste et le gisement pétrolier Old Harry, dans le golfe Saint-Laurent, «et aujourd'hui, elle dit: drill, baby, drill!» a-t-il affirmé.
Selon le député de Québec solidaire, Amir Khadir, ni le PLQ ni le PQ «ne jouissent de crédibilité dans toute la question du contrôle des ressources naturelles. Mme Marois est vraiment très mal placée pour donner des leçons» puisqu'elle a «offert des crédits d'impôt importants» aux sociétés pétrolières et gazières dans son budget de 2001-2002.


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