Histoire

Québec au temps du choléra

3000 Québécois tués en un seul été par le choléra apporté par les Irlandais envoyés par les Anglais

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Tribune libre

 


Depuis plus d’un mois, 8 millions de demie de Québécois sont en confinement forcé à la maison pour moins de 500 morts (au moment où j’écris ces lignes).


La note va être terriblement salée pour les années à venir : au moins 20 milliards de déficit au Québec et plus de 50 milliards à Ottawa pour notre portion. Soixante-dix milliards donc qui vont s’ajouter à la dette pour une épidémie qui a fait à peine plus de victimes que la grippe en hiver. Des personnes en bout de vie pour la quasi totalité que le doc des tartelettes a bien mal protégé. Passons.


On ne mesure pas le drame du choléra à Québec qui lui a fait 3000 victimes en un seul été en 1832, des gens dans la force de l’âge.


Porte d’entrée des millions d’immigrants britanniques en Amérique au 19e siècle, la ville de Québec en a payé un lourd tribu. "Entre 1829 et 1865, pas moins de 1 084 765 personnes de la Grande-Bretagne passent par Québec, soit en moyenne 30 000 par année. Cette immigration massive apporte aussi des vagues successives d’épidémies qui déferlent sur le Canada à partir de 1832." (Histoire de la ville de Québec, Boréal, P.195)


"Le taux de mortalité augmente continuellement au cours des premières décennies du siècle. D’après les chiffres publiés par le gouvernement à l’époque, on estime ce taux à 54,3 par 1000 entre 1825 et 1832. Ne sachant pas les causes véritables des maladies contagieuses, on accuse les immigrants. Et bien sûr, chaque été, la mortalité augmente. Il est facile d’en conclure que l’arrivée des navires, avec leur cargaison de pauvres immigrants, en est la cause. Depuis 1823, on tente de les isoler, mais la quarantaine se fait dans le port même, et encore seulement dans le cas où l’immigrant porte des signes de la maladie."


"La croissance du nombre d’immigrants à partir des années 1820 rend très difficile le contrôle ; ils débarquent rapidement des navires et, souvent sans le sou, ils s’entassent dans des tavernes, des auberges de troisième ordre et même dans des caves où ils ne se trouvent guère mieux qu’à bord des navires que les avaient menés au Canada. Dans de telles conditions, quand il y a épidémie, la contagion se répand très rapidement parmi les habitants de la ville, atteignant bientôt les autres régions de la vallée du St-Laurent et le Haut-Canada, à mesure que les immigrants pénètrent à l’intérieur du pays. Partout les habitants de la province, dans la région de Montréal surtout, soutiennent que l’Angleterre était responsable des ravages du choléra, parce qu’elle avait envoyé dans le pays une immense émigration qui portait en elle les germes du fléau."


"En 1832, craignant les ravages du choléra, déjà épidémiques en Europe, les autorités décident enfin de prendre des mesures élémentaires de protection, notamment le déplacement de la station de quarantaine du port de Québec à Grosse-Ile. Cette mesure reste cependant inefficace, puisque plusieurs navires se rendent à Québec sans même s’arrêter à la station de Grosse-Ile. En 1832, le choléra emporte plus de 3000 victimes dans la ville, dont au moins 2200 résidents permanents ; en 1834, il y a plus de 2000 nouvelles victimes." (Jean Bruchési, Histoire du Canada)


Dans une ville d’à peine 28,000 habitants! Onze pourcents de morts en un seul été.  C’est de loin la pire tragédie humaine de notre histoire. Notre holocauste à nous dont on ne commémore jamais la mémoire.


Je me souviens de quoi? De rien….


 


 


 



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