CHANTIER DAVIE

Que fait M. Blaney?

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Blaney n’est qu’un beau parleur

Depuis son rachat en 2012 par la société britannique Zafiro Marine, Chantier Davie Canada de Lévis a réussi à remonter une pente abrupte. Il reste maintenant au plus grand donneur d’ouvrage, le gouvernement fédéral, à traiter le chantier québécois de façon équitable.
Cette semaine, faute d’une réponse positive à une récente proposition de remplacement temporaire d’un navire de ravitaillement pour la marine canadienne, Chantier Davie Canada de Lévis a dû mettre à pied 200 employés.

Devant le refus du fédéral de traiter Davie de façon équitable au cours des dernières années, les ministres du gouvernement Couillard ont interpellé directement leurs homologues fédéraux, dont l’ineffable député de Lévis-Bellechasse et ministre du gouvernement Harper, Steven Blaney. Comme il fallait s’y attendre, ils n’ont reçu pour toute réponse qu’un communiqué laconique rappelant qu’Ottawa travaillait « dans le meilleur intérêt de la Marine royale et des contribuables canadiens ». Misère !

Il y a quatre ans, Chantier Davie ne s’était pas qualifiée lors d’un appel d’offres pour l’obtention de contrats du gouvernement canadien dans le cadre de sa stratégie d’approvisionnement maritime. Ses deux concurrents, Irving Shipbuilding de la Nouvelle-Écosse et Vancouver Shipyards, se sont donc partagé la totalité des 33 milliards fédéraux. De quoi soutenir des milliers d’emplois pendant 30 ans !

Pour le Québec, l’exclusion de la Davie venait signer l’arrêt de mort du plus vieux et du plus grand chantier au pays, mais dont la situation financière et la réputation au chapitre des relations de travail méritaient redressement.

Comme il fallait s’y attendre, les copropriétaires du temps, réunis dans le seul but de participer au concours fédéral, Upper Lakes Group et SNC-Lavalin, ont donc vite retiré leurs billes.

Acculée à la faillite une fois de plus, la Davie congédia la presque totalité de ses employés et fut bientôt cédée à Zafiro Marine avec la bénédiction du principal créancier, le gouvernement du Québec, qui a accepté de modifier les termes d’un prêt d’une trentaine de millions et du contrat pour la construction de deux traversiers déjà négociés, et un coup de main d’Exportation et développement Canada pour terminer la construction de trois bâtiments commandés par une société norvégienne. Pas de quoi rêver !

Pourtant, contre vents et marées, l’acquéreur est parvenu à relancer le chantier, à le moderniser et à rappeler la presque totalité des 1100 employés. À tel point que la Davie remportait, l’an dernier, le prix du Chantier de l’année attribué par le magazine spécialisé Lloyd’s List.

Exclue du gigantesque programme fédéral sans que les députés fédéraux s’en émeuvent — le critique du NPD David Stoffer s’étant même exclamé : « This is a very good day for all the Canada ! » —, la Davie a dû se contenter pour sa relance de contrats mineurs de mise à niveau du fédéral.

Monsieur Blaney, comment expliquer que vous soyez aussi peu efficace et aussi beau parleur alors que votre collègue Peter MacKay a obtenu pour 25 milliards de dollars de contrats de la Marine pour le chantier de ses amis Irving situé dans sa circonscription, au moment où il était ministre de la Défense ?

D’ici quelques mois, Ottawa doit annoncer l’octroi de plusieurs contrats totalisant au plus 2 milliards de dollars pour la construction de petits navires de recherche et de sauvetage. Soyons clair : la totalité de ces contrats revient au Québec. La totalité !


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