Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) vient d'épingler quatre donateurs du Parti libéral - dont un entrepreneur en construction -, un mois seulement après avoir accusé deux employées libérales de fausse facturation et un important donateur de contributions illégales.
Les constats d'infraction donnés la semaine dernière visent de présumés dons illégaux faits dans le cadre d'une activité de financement - un tournoi de golf - du Parti libéral du Québec (PLQ) le 7 avril 2008, à Anjou. Jean Charest, Tony Tomassi et Jacques Dupuis y étaient.
L'entrepreneur Raffaele Di Lillo, à l'époque président de Di Lillo Constructions ltée, aurait aidé deux donateurs libéraux à donner 500$ chacun, «autrement qu'à même [leurs] propres biens», selon le constat d'infraction. Joint par téléphone, l'homme d'affaires a refusé de commenter le dossier avant de parler à son avocat.
Hier, le PLQ a affirmé qu'il devait rassembler des informations avant de commenter le dossier.
«Juste trois à s'être fait pogner»
La famille Di Lillo est aussi propriétaire, par l'entremise d'une fiducie, du Club de golf Métropolitain d'Anjou, où s'est tenue l'activité de financement du Parti libéral.
La responsable des finances de l'endroit, Christine Charest, est aujourd'hui accusée par le DGEQ d'avoir fait une contribution illégale de 500$ à la formation politique «dans le cadre» du tournoi d'avril 2008. La somme remise en son nom ne lui appartenait pas, selon le constat d'infraction. Un homme vivant à la même adresse a aussi reçu un constat d'infraction, tout comme Josée Murray, qui a affirmé à La Presse être une «cousine» de Mme Charest et une militante libérale.
«Malheureusement, dans cette belle "batch-là", on est juste trois à s'être fait pogner», a-t-elle affirmé à La Presse. Elle a toutefois refusé de préciser le sens de ses propos. «Je pense qu'on va plaider non coupable.»
En tout, le DGEQ réclame plus de 4000$ en amendes aux accusés.
Contrat de construction
La firme de construction familiale des Di Lillo avait fait l'objet de critiques l'an dernier, après avoir reçu un contrat de construction subventionné de la part d'un organisme communautaire avec lequel elle partageait trois dirigeants. Son fondateur Antonio Di Lillo, le père de Raffaele Di Lillo, avait été impliqué dans une controverse après avoir voyagé au Portugal avec le maire de l'arrondissement d'Anjou, Luis Miranda. Ce dernier s'est toujours défendu d'y avoir brassé des affaires.
Fausses factures
Le mois dernier, le DGEQ a accusé deux employées liées au PLQ - une adjointe de Tony Tomassi et une adjointe à la permanence - d'avoir fait de fausses factures. Au sens de la loi, il s'agit d'une «manoeuvre électorale frauduleuse».
Selon Michel Rochette, responsable des communications du parti, ces reçus étaient destinés à des donateurs qui ont contribué au nom de proches - un enfant, dans un cas. Le DGEQ acceptait à l'époque les dons au nom d'époux, ce qui aurait mené à une «erreur de bonne foi».
«Je crois comprendre que dans les deux cas, c'est la même chose, a-t-il dit. C'était basé sur un environnement similaire à ce que le DGEQ permettait à l'époque.»
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