Un des faits saillants de l’année qui s’achève aura été l’effort de QS pour se présenter sous un meilleur jour.
Manon Massé s’est effacée au profit de Gabriel Nadeau-Dubois.
On a davantage mis en valeur le travail de députés consciencieux comme Vincent Marissal et Ruba Gazhal.
Catherine Dorion a calmé son penchant pour les mises en scène insignifiantes.
Mais au-delà de l’image, qu’en est-il réellement ?
Faits
Sur le site de QS, on trouve son programme politique et sa plate-forme électorale.
Le programme, c’est la vision à long terme. La plate-forme, ce sont les priorités qui seront mises de l’avant d’ici au prochain scrutin.
Dans son programme, QS dit viser, à long terme, « la socialisation des activités économiques ». Une « certaine place au secteur privé sera maintenue ». Euh...
On dit vouloir « dépasser le capitalisme ». Pas le réformer, le dépasser. Pour aller où ?
Les secteurs miniers et forestiers seraient étatisés.
La semaine normale de travail passerait de 35 à 32 heures... sans perte de rémunération.
Toute l’éducation, du primaire jusqu’à l’université inclusivement, serait gratuite.
Le pouvoir discrétionnaire des policiers serait limité « à sa plus simple expression », et ils seraient équipés d’armes non létales.
Une instance gouvernementale serait chargée de « réglementer et de superviser les communications au Québec ». Leur contenu aussi ?
Un Québec souverain négocierait ses frontières avec les Autochtones. QS avalise la partition territoriale.
La plate-forme, elle, propose de stabiliser les prix des maisons. On peut déplorer l’actuelle flambée, mais on empêcherait l’offre et la demande de jouer ?
On augmenterait « fortement les prestations d’aide sociale ». Souvenez-vous de l’impact de la PCU sur la disponibilité de la main-d’œuvre.
Tout projet de développement nécessiterait une entente signée avec les communautés autochtones, ce qui revient à leur donner un droit de veto.
On veut des « pratiques éducatives anti-oppressives » (?) et la parité hommes-femmes obligatoire pour toutes les candidatures de tous les partis !
QS se dit souverainiste ?
Selon lui, on élirait d’abord une assemblée de citoyens qui consultera ensuite la population sur ce qu’elle veut.
Le résultat de cette consultation formera le cœur d’une constitution qui serait soumise à un référendum.
Mais si les gens consultés proposent autre chose que la souveraineté, on fait quoi ?
Si on est souverainiste, on l’assume franchement et on travaille à convaincre le peuple.
Une frange de QS avait aussi applaudi Amir Attaran, pour qui le Québec est gouverné par des « suprémacistes blancs » pratiquant le « lynchage médical » des minorités.
QS est également passé des limitations aux signes religieux proposées par Bouchard-Taylor à une permissivité quasi totale.
Complaisance
Je ne prendrais pas la peine de soulever tout cela si je n’étais pas frappé par le traitement médiatique complaisant dont bénéficie QS.
Non seulement on ne l’interpelle jamais sur ce que je viens d’énumérer, mais on le présente comme en croissance alors que ses appuis stagnent depuis des mois à 13 %.
Un parti en voie de modération ? Vraiment ?