Le projet de loi C-23 du ministre fédéral Ralph Goodale, qui vise à entériner et même à renforcer un accord signé entre Harper et Obama, est tout simplement inacceptable. L’idée qu’un Canadien qui prend l’avion pour les États-Unis pourrait être interrogé, fouillé à nu et même détenu par un douanier américain armé, et ce, ici même au Canada, sans possibilité de renoncer à son voyage et de rentrer sans encombre chez lui, équivaut pour les Canadiens à une perte de souveraineté inadmissible.
De nombreux voyageurs savent par expérience que les douaniers américains, s’ils ne sont pas carrément de mauvaise foi, sont souvent redoutables, au point qu’il faut seulement parler de tourisme quand on traverse la frontière. Surtout ne pas se hasarder à dire qu’on a des amis aux États-Unis ! Cette seule hypothèse est d’emblée suspecte, évocatrice de complot, et ouvre la porte à des questions intrusives : « Où, quand, comment avez-vous rencontré ces amis ? De quels sujets parlez-vous avec eux ? À quelle fréquence ? etc. » Cela se passait régulièrement sous Obama et ses prédécesseurs, alors sous le président actuel, dont le discours tonitruant tend à désinhiber les consciences et les comportements, on peut s’attendre à ce chapitre aux pires situations. Et c’est mal connaître la psychologie des agents américains de penser, comme notre gouvernement l’affirme, que la Charte canadienne des droits et libertés va les ralentir et modérer leurs ardeurs.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé