par François Normand
Des regroupements de gens d'affaires des deux côtés de la frontière, dont la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et le New England Council, discutent en vue de créer un corridor commercial entre le Québec et Boston, au Massachusetts.
" Nous sommes en pourparlers et un accord officiel pourrait intervenir au printemps 2007 ", a confirmé au journal LES AFFAIRES Françoise Bertrand, présidente de la FCCQ.
Ces pourparlers visent principalement à augmenter la fluidité des échanges entre le Québec et la Nouvelle-Angleterre, deuxième partenaire commercial de la province aux États-Unis, après la région de l'Atlantique (États de New York, du New Jersey, de la Pennsylvanie).
En 2005, les exportations québécoises en Nouvelle-Angleterre ont totalisé 10 milliards de dollars (G$), tandis que les importations québécoises en provenance de cette région ont atteint 4,3 G$.
Les discussions visent surtout à développer l'axe Montréal-Boston. " La cartographie sociale et économique de cette ville ressemble à celle Montréal, avec par exemple une concentration d'entreprises dans le secteur biopharmaceutique ", souligne Mme Bertrand.
Dans le cadre de ces négociations, le dossier du prolongement de l'autoroute 35, entre Saint-Jean-sur-Richelieu et le poste frontalier St-Armand-Philipsburg, revêt une nouvelle importance, selon la présidente de la FCCQ. Ce tronçon rejoint l'autoroute 89 au Vermont, qui devient la 93 au New Hampshire, et ce, jusqu'à Boston, coeur économique de la Nouvelle-Angleterre.
Un atout pour les infrastructures de transport
La reconnaissance officielle des corridors commerciaux par les gouvernements constitue un enjeu majeur, car elle stimule les investissements publics dans les infrastructures de transport (routes, douanes, etc.).
On compte une quarantaine de corridors en Amérique du Nord, dont celui entre le Québec et l'État de New York, créé en 2001.
En juin 2005, la FCCQ et la Chambre de commerce du Vermont ont aussi jeté les bases d'un corridor Québec-Vermont. Ce corridor était en fait une première étape vers une plus grande intégration économique entre le Québec et l'ensemble de la Nouvelle-Angleterre (Vermont, New Hampshire, Maine, Massachusetts, Connecticut, Rhode Island).
Actuellement, la FCCQ discute avec des regroupements d'affaires au New Hampshire et au Massachusetts. Ses deux principaux interlocuteurs sont le New England Council et la New Hampshire Chamber of Commerce.
Mme Bertrand a aussi eu des échanges avec la Coalition of New England Companies for Trade, l'équivalent des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), et la Délégation du Québec à Boston, qui appuie sa démarche.
La mise sur pied du corridor Québec-Boston risque d'être plus compliquée que celle du corridor Québec-New York, estime Françoise Bertrand : " On appelle ça un corridor, mais ça pourrait bien prendre une forme différente [du corridor Québec-New York], parce que ça touche plusieurs États. "
francois.normand@transcontinental.ca
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