PQ: la vraie crise

Pratte, vantant la «gouvernance souverainiste», deviendrait-il un allié de Pauline? Pratte&Marois... même combat? Rien de tel que semer le doute; et Pratte y réussit bien cette fois!



[->] NDLR: Afin d’encourager un débat ouvert et respectueux, le Blogue de l’édito ne publie que des commentaires signés. Merci de votre collaboration.
André Pratte
apratte@lapresse.ca
Pas une journée qui n’ajoute une secousse secondaire au tremblement de terre qui a secoué le Parti québécois il y a deux semaines. Ces secousses donnent l’impression d’une crise profonde de leadership. Pourtant, le PQ a vécu bien d’autres crises du genre et il s’en est toujours relevé. Il faut aussi rappeler que bien des chefs de l’opposition ont été vivement critiqués par leurs militants, dont certains se sont ensuite retrouvés au pouvoir; on n’a qu’à penser à Jean Charest.
Le Parti québécois est en réalité plongé dans une crise plus profonde qu’un problème de chef. C’est le fondement même de son projet qui se trouve fragilisé par l’histoire des 50 dernières années.
Les souverainistes soulignent souvent que de nouveaux pays naissent chaque année, ce qui démontrerait que l’indépendance du Québec s’inscrit dans la marche normale de l’histoire. Pourtant, il y a une différence fondamentale entre ces pays neufs et le Québec. Les peuples qui ont fait leur indépendance depuis les années 1960 l’ont fait pour se libérer de l’oppression coloniale ou pour sortir du maelstrom de l’écroulement de l’Union soviétique.
Les Québécois se retrouvent plutôt dans une situation similaire à celle des Écossais. Une part de ces deux peuples rêve toujours d’indépendance, mais la majorité estime que, étant donné ses acquis déjà considérables, elle a aujourd’hui trop à perdre dans une telle aventure.
Chez nous, l’argumentaire indépendantiste était plus solide dans les années 1950, alors que les Canadiens français étaient victimes de discrimination systématique, notamment dans le domaine économique, et que la langue française semblait vouée à la disparition. Rien de cela ne subsiste, malgré la persistance d’inquiétudes normales et légitimes pour toute minorité.
L’appartenance à la fédération canadienne provoque certes des frictions et des frustrations, mais les Québécois peuvent seulement constater que sous ce régime, ils jouissent d’une qualité de vie que leur envient les citoyens de la plupart des pays souverains de la planète.
Face à cette situation, les souverainistes doivent démontrer que la vie serait encore meilleure dans un Québec indépendant. Or, cette démonstration est impossible à faire. Dans une lettre envoyée au Devoir cette semaine, la chef du PQ, Pauline Marois, donne entre autres raisons pour lesquelles les Québécois devraient choisir la souveraineté:
- «Il nous faut un nouveau pont (Champlain), mais Ottawa nous bloque. Dans un Québec souverain, nous pourrions déjà aller de l’avant en amorçant les études sur le nouveau pont.»
- «Est-ce qu’il y a une seule personne qui croit que l’armée québécoise se serait retirée, elle, au moment de la Grande Corvée?»
Les souverainistes s’en défendent, mais en réalité, leur message se résume ainsi: dans un Québec indépendant, tous les problèmes seraient réglés. Un nouveau pont Champlain? Pas de problèmes! Dans un Québec indépendant, les milliards pleuvraient autant pour le pont Champlain que pour le nouveau colisée de Québec.
Une armée québécoise au secours des inondés? En quoi cette armée serait-elle différente des soldats basés à Valcartier, commandés par des Canadiens français, qui sont venus prêter main forte aux sinistrés de la Montérégie?
Un très grand nombre de Québécois continuent de croire en l’indépendance, pour des raisons culturelles, par sentiment nationaliste. Mais pour les autres, les arguments des souverainistes sont de moins en moins convaincants. Faire l’indépendance pour avoir un nouveau pont Champlain?
La meilleure chance des souverainistes, à court terme, c’est que survienne une crise majeure entre le Québec et le reste du pays. Alors pourrait se recréer la ferveur indépendantiste qu’on a vue après l’échec de l’Accord du lac Meech. C’est le fondement de la «gouvernance souverainiste» mise de l’avant par Mme Marois. Les fédéralistes, dont je suis, voient d’un très mauvais oeil cette stratégie d’affrontements systématiques. J’ai toutefois du mal à comprendre pourquoi certains militants péquistes s’y opposent.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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