Le président russe s'est rendu le 28 septembre à New-York pour participer à l'AGNU après 10 ans d'absence. La 70e session risque de prendre l'allure d'un véritable parcours du combattant compte tenu de l'instabilité géopolitique mondiale.
Lors de son intervention, Vladimir Poutine a évoqué les révolutions «démocratiques» au Moyen-Orient et les conséquences qu'on subit dorénavant «sous la forme de vagues de migrants fuyant les régions ravagées par la guerre et cherchant une vie meilleure en Europe». Dans le même temps, les terroristes ont pris de plus en plus de pouvoir dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Il a précisé que malgré la Charte de l'ONU «les droits de l'Homme avaient été violés massivement».
«Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait ? Personne n'y répondra. Au lieu du triomphe de la démocratie, nous voyons la violence et le désastre social, personne ne pense aux droits de l'Homme et aux droits à la vie», a-t-il souligné.
«Une politique basée sur l'exceptionnalisme n'a pas été abandonnée»
Le président russe a aussi parlé de l'apparition du terrorisme dans les régions ravagées par la guerre.
«Il est maintenant évident que le vide de pouvoir laissé dans les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord a mené à l'apparition des extrémistes», a conclu Poutine.
«Il est hypocrite de parler de menace terroriste internationale en fermant les yeux sur la manière dont laquelle ces terroristes reçoivent de l'aide», a-t-il souligné en parlant des groupes terroristes qui sèment le chaos à travers le monde.
«Il est également mauvais d'essayer de recruter des groupes dans un but politique et puis se débarrasser d'eux», a-t-il poursuivi.
«Si vous agissez de cette manière, je voudrais vous dire : messieurs, vous traitez avec des gens cruels. Mais ils ne sont pas primitifs ou stupides - ils sont aussi intelligents que vous. Qui manipule qui?»
«La Russie a toujours lutté contre le terrorisme et nous accordons maintenant de l'assistance militaire et technique à l'Irak, à la Syrie et à d'autres pays encore»
Vladimir Poutine a aussi précisé que seules les troupes gouvernementales et les Kurdes «combattaient réellement Daesh». Ainsi, «c'est nous qui ne sommes pas capables de tolérer cet état de choses dans le monde», a-t-il expliqué.
Le président russe a notamment évoqué les actions de la coalition menée par les Etats-Unis et les frappes aériennes de la France annoncées le dimanche 27 septembre. D'après lui, les actions entreprises sans un mandat des Nations Unies pourraient détruire le système des relations internationales. «La Russie est prête à travailler sur la base d'un consensus large pour le développement futur de l'ONU avec tous ses partenaires. Mais nous croyons que les tentatives de gâcher l'autorité et la légitimité de l'ONU sont extrêmement dangereuses. Cela pourrait mener à la faillite de l'architecture entière des relations internationales», a-t-il mis en évidence.
«On ne doit pas jouer avec les mots, les manipuler - tous les termes de la loi internationale doivent être clairs et transparents», a conclu le président russe.
«Les pays musulmans joueront un rôle clé dans la coalition contre Daesh»
«La Russie présidera prochainement le Conseil de Sécurité, et appellera à une rencontre pour négocier et coordonner les efforts entrepris contre Daesh et d'autre groupes terroristes. Nous sommes convaincus d'analyser les menaces, de discuter d'une résolution pour unir toutes les forces contre Daesh. Tous ces efforts seront basés sur la Charte de l'ONU», a déclaré le président Poutine.
«Nous devons unir nos efforts sur la base de la loi internationale et créer une large coalition internationale contre le terrorisme - qui ressemble à la coalition contre le nazisme - nous pourrions rassembler des forces diverses. Les pays musulmans joueront un rôle clé dans cette coalition, comme c'est une région musulmane qui est touchée par Daesh».
Il a aussi précisé que «toutes les décisions prises contre la Charte de l'ONU devaient être rejetées». D'après le président Poutine, dans ce cas, «on n'aura pas besoin de nouveaux camps de réfugiés».
«Nous devons restaurer un gouvernement en Libye, soutenir le gouvernement irakien et accorder une aide réelle au gouvernement légitime de la Syrie», a-t-il poursuivi.
«Une volonté de revenir aux idées de la Guerre froide demeure parmi certains de nos collègues»
«La paix, la stabilité du monde sont des objectifs clés de la communauté internationale et de l'ONU. Néanmoins, une volonté de revenir aux idées de la Guerre froide demeure parmi certains de nos collègues. Ils continuent leur expansion militaire malgré les promesses faites à l'OTAN», a souligné Vladimir Poutine.
Le président russe a aussi évoqué la crise ukrainienne lors de son discours.
«La situation en Ukraine est une crise géopolitique, où le mécontentement face aux autorités a été utilisé pour déclencher une guerre civile. C'est seulement par la mise en œuvre complète et fidèle des accords de Minsk-2 que nous pourrons faire cesser le massacre et sortir de l'impasse. Dans ce cas, l'Ukraine se développera comme un état indépendant, avec la sécurité collective et une coopération économique», a-t-il conclu.
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