Pourquoi Philippe Couillard fait-il de la politique?

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Certainement pas parce qu'il est doué !






Mardi, je déplorais le manque de vision du gouvernement Couillard.




«Le gouvernement dirige au gré du vent, des sondages et de l’actualité, écrivais-je. Au lieu de fendre les flots tel un paquebot puissant, il flotte au gré des vagues comme un bouchon de liège sur la mer.




«C’est à se demander s’il y a un pilote dans l’avion.»




LE GPS EST BRISÉ




Je ne suis pas tout seul à me demander où va ce gouvernement. D’autres commentateurs se sont posé la même question ces derniers jours.




Voici ce qu’écrivait Gilbert Lavoie dans Le Soleil: «Les deux derniers mois ont montré un manque de cohérence dans la gouvernance. On savait où ce gouvernement voulait mener le Québec quand il martelait son intention de revenir à l’équilibre budgétaire. Ce n’est plus aussi évident depuis que cet équilibre a été atteint.




«Il y a un pilote à bord dans l’équipe libérale. Mais le pilote doit calibrer son GPS...»




Et Lysiane Gagnon dans La Presse: «Il y a chez Philippe Couillard une sorte d’absence, une indolence. On se demande pourquoi il a tant voulu devenir premier ministre, lui qui ne semble avoir aucun projet, et qui semble gouverner selon l’humeur du moment.»




Toujours cette image d’un canot qui dérive, d’un bateau sans gouvernail, d’une embarcation qui bouge au gré des marées.




Un gouvernement est censé nous mener quelque part. Or, depuis quelques mois, on a le sentiment qu’on tangue, qu’on ondule.




Qu’on vogue.




MYSTÈRE ET BOULE DE GOMME




La question se pose: pourquoi Philippe Couillard a-t-il voulu devenir premier ministre?




Je sais pourquoi Pierre Karl Péladeau brigue le poste: pour faire du Québec un pays. On peut être contre son projet, on peut le trouver dépassé, mais au moins, on sait où le chef du PQ veut nous mener.




Idem pour Françoise David et François Legault: la première rêve de construire un paradis socialiste alors que le second veut dégraisser l’État et gérer la province comme si c’était une entreprise.




Françoise rêve à Cuba, François à Toyota.




Mais que veut Philippe Couillard? Mystère et boule de gomme.






Le PM est parti prendre son Bovril. 










On pouvait se poser la même question à propos de Daniel Johnson et de Jean Charest.




On a l’impression que depuis le départ de Robert Bourassa, le pouvoir, pour le PLQ, a cessé de représenter un moyen pour devenir une fin en soi.




On veut le pouvoir pour le pouvoir.




Qu’est-ce qu’on va faire avec? Bof.




«Toute structure vivante n’a pas d’autre raison d’être, que d’être», écrivait le neurobiologiste Henri Laborit.




La formule s’applique parfaitement au PLQ.




LE PARAPLUIE




Regardez ce qui se passe avec l’affaire Hamad.




Ce n’est pas Philippe Couillard qui va contrôler l’agenda au cours des prochains jours, c’est l’actualité.




Le chef du PLQ n’agira pas: il va réagir.




On a l’impression que le premier ministre ne sait plus quoi faire avec le pouvoir, maintenant qu’il l’a.




Ah! si au moins l’option souverainiste reprenait du poil de la bête, Philippe Couillard pourrait dire que son parti sert à garder le Québec dans la fédération.




Mais là...




À quoi sert un parapluie quand il ne pleut pas?



 




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