L'assimilation de ces militants d'ultragauche violents à une mouvance terroriste permettrait de leur appliquer des mesures préventives, comme une astreinte administrative à se présenter au commissariat lors des manifestations, relèvent William Thay, président du Millénaire, think tank spécialisé en politiques publiques travaillant à la refondation de la droite, et Pierre Fontaine, secrétaire général adjoint du Millénaire. Tribune.
Nous avons encore été témoin ce weekend de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les groupes dits « antifascistes » ou « black blocs ». Le black bloc est un mode d’action : à chaque manifestation, ces individus agressent les policiers et les gendarmes de manière coordonnée, méthodique et systématique, afin d’instiller la terreur chez les forces de l’ordre comme chez les Français et imposer ainsi leur idéologie anarchiste. Leur mode opératoire et leur motivation se rapprochent donc de ceux des terroristes. De ce fait, il serait légitime - et nécessaire - de les considérer comme des organisations terroristes. Cela permettrait de réaffirmer le besoin de lutter contre ces groupuscules, et de se doter des armes législatives nécessaires pour cette lutte contre une petite minorité qui nous prend en otage.
Les antifas et les black blocs sont nuisibles
Les antifas et les black blocs prennent en otage les revendications des manifestants, par leur omniprésence dans les médias et sur le terrain par leurs violences. Une partie des citoyens ne se sent pas représentée dans les institutions en raison notamment de l’inversion du calendrier électoral avec l’adoption du quinquennat. Il ne reste ainsi plus que le droit de manifester pour une partie de la population hostile au gouvernement car la valeur politique des élections intermédiaires est faible et le référendum n’est plus une option depuis celui avorté en 2005. Pourtant, plus que le message politique des manifestations, on retient trop souvent les violences lors des derniers cortèges.
Les exactions des antifas et des black blocs ont un coût humain et financier important pour la société. Alors que le nombre de policiers et gendarmes blessés dans l’exercice de leur fonction est en permanente augmentation depuis les années 2000, les chiffres sont également inquiétants en manifestation. À titre d’illustration, lors du mouvement des Gilets jaunes, c’étaient ainsi plus de 1500 policiers et gendarmes qui ont été blessés. Il est inacceptable que ces criminels prennent pour cibles de manière systématique ceux qui ont fait le vœu de protéger les Français, pour imposer leur idéologie à la manière de terroristes. Le coût financier est également très important. Les dégradations commises lors des manifestations de mars 2019 ont coûté 30 millions d’euros par exemple. Alors que la situation économique pousse un grand nombre de commerçants dans la précarité, il est inacceptable que ce soit toujours les mêmes contribuables qui paient pour les délires de ces groupuscules.
Les qualifier de terroristes est légitime
Qualifier les antifascistes et les black blocs comme les membres d’une organisation terroriste est légitime. Ces groupes correspondent à la définition de l’action terroriste. L’article 421-1 du Code pénal prévoit ainsi plusieurs infractions qui constituent des actes de terrorisme, lorsqu'elles ont pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. Les antifas et les black blocs commettent des actes de violence contre des personnes physiques ou des biens dans le but de créer un climat d’insécurité susceptible de constituer un chantage sur un gouvernement. On peut y additionner la haine envers un groupe d’individu comme les slogans contre « les riches » ou contre les forces de l’ordre.
Ce chantage à la violence est indexé sur un agenda politique qui fait l’objet d’une complaisance ou a minima d’une bienveillante compréhension d’une partie des médias. Nous trouvons parmi ces individus des anti-États mais aussi des anti-République qui sont généralement considérés comme altermondialistes et à part entière dans la mouvance d’ultragauche. Leur présence se situe d’ailleurs dans les manifestations traditionnelles de la gauche radicale, on les voit demander coup sur coup la régularisation de tous les sans-papiers ou plus d’écologisme, et on les voit aussi dans toutes les manifestations contre les réformes économiques qu’ils considèrent comme libérales.
La violence des antifas et des black blocs frappe de manière systématique les symboles du capitalisme ou de l’État tout en élargissant leur cible de manière aveugle. Désormais, en plus des symboles, leur « action » est multiple, et tout commerce ou élément de mobilier sur leur passage est susceptible d’être dégradé. Parallèlement, ce ne sont plus seulement les forces de l’ordre qui font l’objet de violences, mais toutes les formes d’autorité comme les pompiers et parfois aussi les services d’ordre des organisateurs des manifestations. Cette violence est par ailleurs de plus en plus radicale voir meurtrière, avec des engins incendiaires artisanaux ou des lancés de pavés contre les CRS.
Les qualifier de terroristes est nécessaire
Qualifier les antifascistes et les black blocs de terroristes est nécessaire pour mener une révolution réglementaire et culturelle. Cela permettrait à la fois une meilleure lutte contre les groupuscules violents pour enfin rétablir le calme dans les manifestations de gauche en France mais également de stopper la bienveillance de certains pour ces groupes violents. D’abord, elle agirait comme un électrochoc dans l’opinion publique pour une prise de conscience de la priorité de lutter contre ces groupes violents, tout en soutenant les forces de l’ordre comme le droit à manifester pacifiquement. Ensuite, une telle mesure renforcerait l’arsenal législatif. Si certains membres de cette mouvance sont connus notamment des renseignements, il est difficile de caractériser judiciairement les violences car ils agissent masqués et sont rarement interpellés.
Leur assimilation à une mouvance terroriste permettrait des mesures administratives préventives, comme une astreinte administrative à se présenter au commissariat le plus proche de leur domicile lors des manifestations. De plus il serait délictuel de se revendiquer d’une telle mouvance. Enfin, le délit d’apologie du terrorisme permettrait de casser la solidarité qui existe entre une partie de la gauche, qui à défaut de les soutenir est au moins complaisante à l’égard de ces individus violents. Les antifas et les black blocs prennent en otage la démocratie et ses droits inhérents, en faisant sciemment dégénérer en violence les différentes manifestations. Les considérer comme une mouvance terroriste permettrait une meilleure lutte sur le plan législatif mais aussi sur le terrain des idées. En saccageant les biens et en s’attaquant aux formes d’autorité de l’État, les black blocs sont des ennemis publics, il faut désormais les qualifier comme tels.