Pourquoi deux CHU ?
Madame, Monsieur,
Par la présente, et pour donner suite à votre correspondance reçue dernièrement à nos bureaux, je réitère l’appui du Parti Québécois à la construction de deux nouveaux centres hospitaliers universitaires (CHU) à Montréal.
Les hôpitaux universitaires sont principalement des lieux d’enseignement de la médecine, des lieux de dispensation de soins ultra spécialisés et des lieux de recherche. L’existence de deux facultés de médecine est une grande richesse pour Montréal et pour le Québec. Le fait que chacune ait son propre hôpital universitaire l’est tout autant.
Par ailleurs, tous les hôpitaux universitaires desservent des patients qui viennent de partout à travers le Québec puisque souvent, ils sont les seuls à offrir des services spécialisés particuliers. Ils sont donc essentiels à l’organisation de notre système de santé.
Pour une métropole comme Montréal, il n’est pas exagéré d’avoir deux CHU. Boston, par exemple, est reconnue comme étant la Mecque de la recherche biomédicale, un titre enviable qu'elle doit entre autres à la présence d'une demi-douzaine de grands hôpitaux universitaires sur son territoire (voir l’article en pièce jointe).
Les besoins en lits et en salles d’opération sont assez bien quantifiés afin de répondre à la demande de la population. La fusion des hôpitaux ne ferait pas réduire la demande en soins spécialisés. Un seul CHU regrouperait l'Hôpital de Montréal pour enfants, l’Hôpital Royal-Victoria, l'Hôpital général de Montréal, l’Hôpital neurologique de Montréal, l’Institut thoracique de Montréal et l’Hôpital Lachine pour l’Université McGill, ainsi que l'Hôpital de Saint-Luc, l'Hôtel-Dieu et l’Hôpital Notre-Dame en ce qui concerne le CHUM. En gros, cela signifie quelque 100 salles d’opération, plus de 1600 chambres et plus de 1500 médecins dans le même établissement. Vous admettrez avec moi que fusionner tous ces établissements en un seul bâtiment poserait des défis considérables. Nous avons déjà des problèmes avec deux CHU, imaginez avec un seul CHU gigantesque.
Un autre argument oriente notre réflexion : le Parti Québécois veut un hôpital universitaire francophone à Montréal. Le CHUM le sera, complètement.
Au CUSM, une partie de l’enseignement devra se dérouler en anglais, puisqu’une partie des étudiants fréquentant l’Université McGill ne parlent pas français. En outre, le CUSM devra continuer à offrir des services en anglais pour répondre aux besoins des patients anglophones. Bref, la bataille qu’il faut maintenant mener, c’est celle de la plus grande francisation possible du CUSM, et ce, sans nier les droits de la minorité anglophone.
Dans un autre ordre d’idées, ne négligeons pas la bataille que nous menons pour construire les nouveaux CHU en mode conventionnel plutôt qu’en PPP, un pari beaucoup trop risqué à nos yeux.
C’est à cette double tâche que le Parti Québécois doit maintenant se consacrer.
Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes meilleures salutations.
Bernard Drainville
Député de Marie-Victorin
Porte-parole du Parti Québécois en matière de santé
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