Je me souviens, lorsque j’avais à peine dix ans, quel engouement je vouais à Maurice Richard! Lorsqu’il sautait sur la patinoire, j’avais l’impression de sauter avec lui tellement il y mettait de fougue et de détermination.
Toutefois, dans les dernières années de sa carrière, j’ai ressenti moins d’ardeur et de souplesse dans ses mouvements…le Rocket avait perdu la bougie d’allumage qui réussissait depuis vingt ans à électriser la foule du Forum.
Je me souviens aussi, avec une profonde tristesse, des huées de ses fans qui l’avaient adulé depuis toutes ces années…Plusieurs années plus tard, je me suis demandé si Maurice Richard n’avait pas raté sa sortie.
Aujourd’hui, si je transpose la patinoire du Rocket avec l’arène politique, j’ai l’impression que certains « joueurs », tels François Legault ou Gilles Duceppe, risquent de rater leur sortie.
Pourtant, si je reste dans le même champ de comparaison, des personnages aussi aguerris et adulés que Jean Béliveau et Jacques Parizeau, ont su « réussir leur sortie » tout en demeurant des mentors respectés dont l’expertise et les valeurs ont profité à une pléiade de jeunes joueurs de hockey et de politiciens.
En tant qu’ex-enseignant, j’ai été à même de constater toute la satisfaction que le maître peut éprouver à être surpassé par un de ses élèves. C’est là la preuve qu’il était un excellent pédagogue. Pourquoi alors, un politicien ne pourrait pas éprouver la même satisfaction? Pourquoi certains d’entre eux s’obstinent-ils ainsi à demeurer dans l’arène politique au risque de se faire
« huer » par l’électorat? Pourquoi n’utilisent-ils pas plutôt leur expertise pour contribuer positivement à un véritable vent de changement?
Selon moi, les tenants du retour à la politique active des Duceppe et Legault font fausse route en espérant qu’ils deviennent les utopiques sauveurs d’une cause en péril. Comme pour tous les travailleurs, la retraite des politiciens est inévitable, ce qui ne veut pas dire qu’ils doivent se taire, loin de là!
Ils doivent continuer de s’exprimer ouvertement sur les débats qui animent la scène politique et agir à titre de mentors, de sages conseillers qui auront l’insigne mérite de contribuer à un véritable vent de changement en faisant profiter la relève de leur expertise, de leurs convictions et de leurs conseils.
Henri Marineau
Québec
Pour un véritable vent de changement
Comme pour tous les travailleurs, la retraite des politiciens est inévitable
Tribune libre
Henri Marineau2090 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2011C'est épouvantable le sentiment d'impuissance qu'on éprouve devant le rouleau compresseur Legault.
L'aristocratie de la finance et des affaires du Québec va encore semble-t-il réussir à nous imposer un premier ministre.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
4 novembre 2011Autre déduction pour le changement:
PROGRESSISTES DU PQ, DE QS ET DÉPUTÉS INDÉPENDANTS: COALISEZ-VOUS!
02 novembre 2011 (Réjean Parent) http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=3289
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
4 novembre 2011Pour un véritable vent de changement: Du sang neuf!
http://les7duquebec.com/2011/11/03/le-manifeste-d%E2%80%99espoir-de-mme-david/
Ici se lit une fine analyse du dernier "carnet" bien étoffé, de la pensée politique de Françoise David, donc de QS. Tout en reconnaissant l'abondance d'approches salvatrices pour le Québec, l'auteur note au passage, des "lubies" (immigration, politique de quartiers, etc) personnelles de la travailleuse sociale, qui pourraient s'adoucir à l'usage du pouvoir. Un peu maternelle vis-à-vis de Khadir, elle n'est pourtant, au parti, qu'une co-porte-parole avec lui, tous deux soumis à un c.a. de 7-8 (?) personnes qui ne peut être contourné par l'un ou l'autre. Un vent de changement démocratique dont le Québec a besoin. (indép ou non, selon l'évolution de la lumière chez les Québécois dénationalisés)
Archives de Vigile Répondre
3 novembre 2011Il y a des exemples de retour en politique qui ont été significatives, celle de Robert Bourassa au Québec et celle de de Gaulle en France.
Tout dépend des circonstances.
Je ne suis pas un fan de Gilles Duceppe mais si la population le veut, pourquoi pas?
En ce qui me concerne, toutefois, je l'appuierai s'il met le cap sur l'indépendance de façon claire et significative.
On verra.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
3 novembre 2011Bien dit monsieur Marineau. Cependant, les élites financières qui n'ont d'autres principes que de se maintenir au pouvoir à tout prix ne pourraient supporter voir arriver des politiciens échappant à leur contrôle.
Et de plus en plus les électeurs, ici comme dans d'autres pays occidentaux, penchent vers des politiciens non corrompus par le système.
Comment pensez-vous que les élites financières qui veulent maintenir leur pouvoir à tout prix réagissent dans ce temps-là?
Si vous lisez l'article qui suit en langue anglaise, vous verrez que les élites financières qui dominent ce monde nous mettent devant un choix qui n'en est pas un. Ou bien nous continuons à élire des hommes politiques à leurs ordres ou bien ils nous partent une guerre. Autrement dit, nous n'avons aucun autre choix que d'être sous leur contrôle.
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2056873/Iran-attack-drawn-UK-US-Middle-East-tensions-rise.html