BERLIN | L’ex-président catalan Carles Puigdemont a affirmé à Berlin que le procès de douze dirigeants indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession d’octobre 2017 était un « test pour la démocratie espagnole ».
« À partir d’aujourd’hui, le système judiciaire espagnol se soumet à un test » qui est « aussi un test de résistance pour la démocratie espagnole », a-t-il déclaré devant la presse.
Qualifiant le procès de « mascarade », Carles Puigdemont a assuré que « ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu » et indiqué espérer qu’il serve à « démasquer la construction artificielle d’une procédure politique ».
L’ancien président catalan avait fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, quelques jours avant l’arrestation et le placement en détention provisoire de plusieurs membres de son gouvernement déchu.
Il est le grand absent du procès qui s’est ouvert à Madrid mardi contre douze dirigeants séparatistes.
À Berlin, M. Puigdemont a par ailleurs attaqué les institutions européennes, qui ont soutenu Madrid dans son conflit avec les indépendantistes catalans. « Pourquoi l’Union européenne est-elle plus inquiète de ce qu’il se passe, par exemple, au Venezuela, que de ce qu’il se passe à Madrid ? », a-t-il lancé.
En juillet 2018, un tribunal allemand avait refusé d’extrader Carles Puigdemont vers l’Espagne pour rébellion, l’accusation la plus grave qui pèse contre neuf des indépendantistes jugés à Madrid par la Cour suprême.
Il leur est reproché d’avoir organisé un référendum d’autodétermination interdit par la justice puis proclamé l’indépendance de cette riche région de 7,5 millions d’habitants située dans le nord-est de l’Espagne.