Dans le cadre d’un entretien avec la chaîne de télévision TVN24 et diffusé ce samedi 3 avril, le ministre polonais de la Santé, Adam Niedzielski, n’a pas tourné autour du pot et n’a pas caché son inquiétude quant à l’évolution que pourrait prendre les événements suite à la crise pandémique que nous traversons.
« Nous ne retournerons jamais dans le monde prépandémique »
« Si vous me demandez si nous allons revenir à l’époque d’avant la pandémie, alors non. Nous n’y reviendrons pas. Jamais », a-t-il déclaré. « Jamais ! Nous ne retournerons jamais dans le monde prépandémique. Certains d’entre nous utiliseront toujours des masques et garderont leurs distances par peur des infections. […]
Si vous voulez me demander si la génération des 50 et 40 ans d’aujourd’hui vivra dans un état de menace épidémique jusqu’à la fin de leurs jours, la réponse est résolument oui. […] Il faut s’habituer à l’idée que ce n’est pas la dernière pandémie de nos vies
[…] Il n’y aura que plus de menaces biologiques. Qui plus est : elles seront de plus en plus dangereuses et le monde y réagira différemment qu’il ne l’a fait jusqu’à présent ».
Pour ce qui est de la présente épidémie, Adam Niedzielski pense que les infections devraient culminer aux alentours de Pâques en Pologne, « alors, malheureusement, nous ferons face à une augmentation des décès qui en sera une conséquence ». Revenant aussi sur la confusion au sujet de l’enregistrement des quadragénaires pour se faire vacciner, le ministre polonais de la Santé a expliqué qu’il « y a eu une erreur de communication. […] Je pense que nous devrions bien communiquer le lancement de l’enregistrement pour la vaccination des personnes de plus de 40 ans, qui ont déclaré en janvier leur volonté de le faire, avant de commencer l’enregistrement ».
« Quand il y a de la place pour un assouplissement, nous prendrons ce risque »
Également interrogé sur la position du gouvernement polonais quant aux restrictions covidiennes, le ministre de la Santé a souligné que cela dépendait essentiellement du nombre de décès imputés au Covid : « Ce sont ces chiffres qui influencent davantage les décisions des gens que les interdictions et les ordonnances. La politique du gouvernement aujourd’hui est telle que lorsqu’il y a un espace pour introduire des restrictions, nous les introduisons, et quand il y a de la place pour un assouplissement, pour donner au moins un peu de « normalité », nous prendrons ce risque ».
En Pologne, des milliers de restaurants ou autres magasins de service ont rouvert illégalement, parfois en usant de ruses juridiques. Cette contestation active dure depuis plusieurs mois.
