Pour la première fois, une femme en hijab devient juge au Royaume-Uni

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Demain au Canada anglais

À 40 ans, Raffia Arshad est devenue la première juge musulmane à porter le hijab au Royaume-Uni et en Europe. Elle espère inciter d’autres jeunes filles issues de “la diversité” à l’imiter.


Le voile islamique fait son arrivée dans les tribunaux britanniques. Comme le rapporte le quotidien Metro, Raffia Arshad, 40 ans, est devenue la première juge musulmane portant le hijab - un voile islamique couvrant les cheveux, les oreilles et le cou - à exercer au Royaume-Uni, et plus largement en Europe. Cette mère de trois enfants a déclaré au journal qu’elle voulait ainsi « s’assurer que le son de la diversité soit entendu ». 


Inspirer d’autres femmes musulmanes


Raffia Arshad dit rêver de cette carrière de juge depuis ses 11 ans. Mais elle se souvient qu’à cet âge, elle se demandait s’il y avait des personnes exerçant cette profession « qui lui ressemblaient ». Elle espère ainsi devenir un modèle pour toutes les jeunes filles voilées, qui pourront alors s’identifier à elle et croire en leurs chances de pouvoir faire carrière dans la justice. Une cause qui semble davantage satisfaire la juge autant que sa propre nomination, de son propre aveu. « C'est définitivement plus grand que moi [...]. C'est important pour toutes les femmes, [...] mais particulièrement pour les femmes musulmanes », a-t-elle expliqué à Metro.


« C’est étrange parce que c'est quelque chose sur lequel j’ai travaillé de longues années et j'ai toujours imaginé que je serais en extase en apprenant cette nomination », a-t-elle admis. « J'étais heureuse, mais ma plus grande joie était les réactions d'autres personnes. Beaucoup de femmes pensaient qu’en portant un hijab elles ne pourraient pas devenir avocate, encore moins juge », a-t-elle ajouté. Au cours de sa carrière, Raffia Arshad a été amenée à traiter des dossiers de mariages forcés, de mutilations génitales féminines ou encore des affaires liées à la loi islamique, la charia.


« Accepter la personne pour ce qu’elle est »


Toutefois, elle dit toujours être victime de préjugés et de discriminations, comme lorsqu’elle est confondue avec une interprète ou une cliente de la salle d’audience. Mais cela ne l’importe peu. Elle raconte comment, en 2001, alors qu’elle devait passer un entretien en vue d’obtenir une bourse, un membre de sa famille lui avait conseillé de retirer son hijab, affirmant que cela augmenterait ses chances de la décrocher. Elle avait choisi de ne pas suivre ce conseil. « J'ai décidé que j'allais porter mon foulard parce que pour moi, il est important d'accepter la personne pour ce qu'elle est. Si je devais devenir une personne différente pour exercer ma profession, je n'aurais probablement pas fait ce métier », a-t-elle conclu.