Les Loco Locass. Archives La Presse
*** Bernard Barbeau - Une pléiade d'artistes menés par Paul Piché se sont exprimés en faveur du Parti québécois (PQ) et de la souveraineté, vendredi après-midi, à quelques jours du scrutin. Mais, à tour de rôle, ils ont surtout exhorté les électeurs à «bloquer la route à Jean Charest».
Ont pris la parole lors d'une conférence de presse à Montréal, outre Piché: Yann Perreau, Michel Rivard, Julien Poulin, le trio Loco Locass et Pierre Curzi dans un double emploi. Le candidat péquiste a d'ailleurs remercié le groupe de l'avoir laissé s'y joindre.
Paul Piché a déploré les attaques de plus en plus virulentes contre les souverainistes entendues dans l'ouest canadien depuis qu'on a appris que le Bloc québécois appuie la coalition libérale - néo-démocrate qui tente d'enlever le pouvoir aux conservateurs de Stephen Harper.
«Il y a du «Québec bashing» en ce moment, il y a une fronde au Parlement, a dit l'auteur-compositeur-interprète.
Charest n'est pas quelqu'un qui va nous défendre. C'est quelqu'un qui va plutôt vouloir calmer le jeu le plus possible pour essayer de nous faire accepter notre sort. En ce moment crucial, on voit qu'il est incapable de défendre les intérêts des Québécois.»
En parlant de la situation du français à Montréal, Paul Piché a ajouté: «ce qu'on a du gouvernement Charest, évidemment, c'est de l'inaction et de l'indifférence».
Julien Poulin a pour sa part associé Jean Charest au fédéralisme, au conservatisme et aux puissants du monde des affaires. «Je crois que vous êtes lié encore à ces grosses affaires et que votre «économie d'abord» n'est pas pour la nation québécoise, a-t-il dit. Non seulement vous avez des racines de conservateur, vous êtes un fieffé menteur!»
Dans son esprit, le PQ est plutôt lié à la fierté, à la défense du Québec et à la loi 101.
«M. Charest veut une majorité sous prétexte que c'est plus stable, sauf que, quand il était majoritaire, le Québec n'avait jamais été aussi instable que depuis la Crise d'octobre», a déclaré Biz, de Loco Locass.
Il en a aussi profité pour remercier Jean Charest d'avoir donné à son groupe l'inspiration qui lui a permis de composer le titre qui lui a rapporté le plus d'argent et de visibilité: «Libérez-nous des libéraux». «C'est malheureusement encore une bonne chanson», a-t-il lancé.
Michel Rivard a insisté longuement sur l'importance pour les électeurs de s'exprimer, lundi prochain, tout en rappelant qu'il allait voter, lui, pour le PQ. «Je veux vraiment que le discours nationaliste revienne au premier plan, qu'on en fasse vraiment une priorité, a-t-il dit. J'ai besoin de me faire parler de ce à quoi je crois.»
«Je vais aller voter pour Pauline Marois, qui sera, j'espère, la première première ministre du Québec», a annoncé à son tour Yann Perreau.
Fait à noter: Mario Dumont et l'Action démocratique (ADQ) ont été complètement ignorés tout au long de la conférence de presse. Il faut dire que les sondages laissent entendre assez clairement que l'ADQ ne constitue une menace ni pour le PQ ni pour le PLQ.
Les artistes présents ont tous signé une lettre ouverte exhortant les Québécois à tourner le dos aux libéraux.
D'autres signataires étaient absents: Claude Dubois, Emmanuel Bilodeau, Eric Lapointe, Brigitte Haentjens, Yves Lambert, Audrey Benoit, Steve Veilleux, Christianne Valcourt et André Panneton.
«Allons-nous récompenser celui qui sans raison nous a lancé en élections? C'est un cadeau qui risque de nous ruiner, affirment les auteurs de la lettre. Autant au niveau politique qu'au niveau économique, nous risquons de nous affaiblir.»
Les artistes présents n'ont pas voulu exprimer de position commune sur la crise politique à Ottawa. Mais les quelques-uns qui ont l'ont fait à titre personnel approuvaient la démarche du Bloc québécois.
«Je n'ai aucun problème avec ça», a notamment dit Paul Piché.
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