Le «Plan pour un Québec souverain» présenté dimanche par le Parti québécois propose notamment le rapatriement de pouvoirs fédéraux vers le gouvernement du Québec. Cela n'a rien d'original. C'était l'approche du rapport Allaire. C'est l'autonomisme de l'ADQ. Le Parti libéral du Québec a une politique moins maximaliste, mais similaire.
Cette unanimité provinciale s'appuie sur un consensus: tous les sondages montrent que la grande majorité des Québécois souhaitent voir le gouvernement du Québec obtenir plus de pouvoirs. Pas étonnant: on leur répète depuis des décennies que tous leurs problèmes sont causés par l'hydre fédérale.
La réalité est pourtant très différente. Prenons le secteur culturel. Les trois grands partis exigent le rapatriement à Québec de toutes les activités d'Ottawa relatives à la culture. Cela semble tomber sous le sens: la culture, ça devrait être québécois. Pourtant, songeons-y un instant: en quoi l'action fédérale en ce domaine a-t-elle mal servi notre culture? L'Office national du film n'a-t-il pas été le berceau du cinéma d'ici? Le Conseil des arts du Canada ne constitue-t-il pas une prodigieuse source de fonds pour les artistes québécois, ceux-ci recevant une part plus importante des subventions que ce que justifierait notre proportion de la population du pays? Il n'y a tout simplement aucune raison d'expulser le gouvernement du Canada de la culture au Québec.
Le plan présenté par Pauline Marois propose de «combattre» les ingérences du gouvernement fédéral dans des domaines comme la santé et l'éducation. De quelles ingérences parle-t-on? Qu'est-ce que le gouvernement du Québec est empêché de faire par ces supposées intrusions? Débordements aux urgences, pénuries de médecins et d'infirmières, insuffisance des soins aux personnes âgées, retards dans la construction du nouveau CHUM, absence de contrôles de qualité en pathologie, décrochage scolaire, ratés de la réforme pédagogique, mauvaise qualité du français: toutes ces questions prioritaires relèvent de la compétence exclusive du gouvernement du Québec. Au lieu de foncer sur les moulins à vent fédéraux, les péquistes devraient nous faire savoir comment ils comptent s'attaquer à ces problèmes bien réels.
Dans les chicanes Québec-Ottawa que provoquent inévitablement les luttes de compétences, les Québécois devraient exiger des élus qu'ils expliquent comment, concrètement, la détention d'un pouvoir par un ordre de gouvernement plutôt qu'un autre améliorerait les choses. Ainsi, le PQ réclame que le parc des plaines d'Abraham soit cédé au gouvernement du Québec. Et pourquoi donc? Le parc a été pensé et aménagé par les instances fédérales; ne s'agit-il pas d'une extraordinaire contribution à la beauté de la ville de Québec? Le parc est géré par Ottawa depuis sa création en 1908; en quoi les Québécois ont-ils eu à s'en plaindre?
D'aucuns voudraient voir la présence fédérale au Québec réduite à sa plus simple expression. Le gouvernement du Québec disposerait ainsi d'un monopole des services publics. Les Québécois devraient y réfléchir à deux fois avant d'endosser cette approche: face à un monopole, qu'il soit privé ou public, le citoyen est rarement gagnant.
apratte@lapresse.ca
Plus de pouvoirs? Pour quoi faire?
GESCA et la Stratégie de crises
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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