Le Parti libéral du Québec, sous la gouverne de son chef Pierre Arcand, a tranché. On ne saura jamais comment il a réussi à faire taire si rapidement les interrogations de ses collègues à propos de la loi sur la laïcité présentée par le gouvernement Legault.
Prenons acte que le PLQ votera contre cette loi. En apparence aussi, les divergences de vues sur les causes de l’échec spectaculaire et historique lors de l’élection du 2 octobre n’existent plus.
Le PLQ était un parti où les idées à débattre étaient reines. Les libéraux d’aujourd’hui sont en rupture avec leurs propres traditions, rompant les liens quasi charnels qui les unissaient à la majorité québécoise.
Déliquescence
Dans le sondage Léger paru samedi dans Le Journal, l’on découvre, non sans effarement, que le PLQ ne reçoit plus que 10 % d’appuis chez les francophones. Cela signifie que le parti mythique, associé à la plupart des réalisations du Québec contemporain, du « Maîtres chez nous » à la construction de ces cathédrales que sont nos grands barrages, érigés par des Québécois et qui ont assuré notre prospérité, ce parti est en voie de déliquescence.
Son avenir repose quasi exclusivement sur le vote anglophone et allophone. Le choix qu’a fait Philippe Couillard d’entrer de plain-pied dans le multiculturalisme déconstructeur du nationalisme explique en partie la désertion des francophones, étrangers à cette vision en rupture totale avec la tradition et la culture québécoises.
Désormais, le PLQ est tributaire de sa clientèle. Il se marginalise, et, disons-le, se ghettoïsera par la force des choses. C’est non seulement triste, mais blessant pour les militants francophones qui se sentent abandonnés en quelque sorte.
Le gouvernement Legault aura fort à faire pour temporiser entre un PLQ anglo-allophone et une majorité francophone. Décidément, les temps changent.