La députée Marwah Rizqy, seule élue libérale à accorder une entrevue sur le livre «PLQ inc.» de notre Bureau d'enquête, trouve incompréhensible qu'il n'y ait pas encore eu de procès suite à l'enquête Mâchurer.
«Malheureusement, on retrouve maintenant des pans assez importants de l'enquête que l'on retrouve dans le livre ou dans les médias, et qui ne sont pas devant un tribunal, a déploré Marwah Rizqy au micro de "Dutrizac" sur QUB radio lundi. Alors moi, j'aimerais qu'on nous explique à nous tous les Québécois, comment ça se fait que maintenant, ça fait des années qu'on en parle, qu'on n'est pas capable d'avoir un procès devant un juge, et qu'on dépose des actes d'accusation s'il y a matière à le faire.»
Mme Rizqy en a profité pour affirmer que l'enquête Mâchurer ne visait pas uniquement son parti (le Parti libéral du Québec), mais bien «la démocratie et l'Assemblée nationale, c'est l'institution qui est visée (...).»
«Aujourd'hui, on voit des dossiers criminels, des investigations qui sont dans les médias et qui ne sont pas devant un tribunal, et c'est ça qui fait vraiment mal à notre démocratie», a-t-elle spécifié à Benoit Dutrizac.
«J'espère qu'il n'y aura pas d'arrêt Jordan dans ce dossier-là», a-t-elle souhaité d'un ton ferme.
Selon les règles de l'arrêt Jordan, en vigueur depuis trois ans, un procès peut avorter en raison de délais déraisonnables dans le traitement du dossier.
Des intouchables?
«Tous les députés libéraux partagent la même insatisfaction que les Québécois, on veut vraiment savoir aussi qu'est-ce qui est arrivé. Là, aujourd'hui, on ne peut pas savoir parce qu'il n'y a pas de procès», a dit Mme Rizqy.
«La question qui est posée dans le livre: est-ce qu'il y a des intouchables? C'est là, la question qui tue, a estimé Marwah Rizqy. Les gens, on dirait qu'ils ne veulent pas aller aussi loin que ça. Mais le meilleur endroit pour faire la lumière, c'est d'avoir un DPCP [Directeur des poursuites criminelles et pénales] qui a assez de courage pour dire, 'on n'a peut-être pas un dossier parfait, mais on va aller devant le tribunal'.»
Mais selon la lecture de Marwah Rizqy, le DPCP semble «avoir peur de se mouiller quand il s'approche de la sphère provinciale».
Un complot le livre PLQ inc.?
À l'encontre de son collègue Gaétan Barrette, Mme Rizqy est catégorique, elle ne croit pas que le livre «PLQ inc.» fasse partie d'un complot de Québecor.
En mêlée de presse la semaine dernière, le député de La Pinière avait émis l'idée d'un complot: «Pensez-vous vraiment que c’est un hasard, la première page du "Journal de Montréal" ce matin ? Il ne faut pas prendre le monde pour des caves!»
«Je vais être excessivement clair: ce n'est pas un complot», a dit Mme Rizqy en saluant le travail d'enquête des journalistes, et en soulignant que ceux qui «veulent commenter de livre devrait le lire, comme je l'ai fait».