Faut-il cautionner un Québec de l'austérité annoncée et prêchée par notre PM Philippe Couillard, véritable apprenti-sorcier en matière économique. L'élection ce 25 janvier 2015 du parti anti-austérité Siryza et de son chef Alexis TSIPRAS en Grèce doit interpeller les Québécois devant le virage "austérité" de Philippe Couillard.
Depuis cinq ans, la Grèce fait la preuve que les mesures d'austérité ne créent pas la croissance économique mais engendrent la misère économique en premier chez les citoyens les plus démunis.
Digne de mention, nous rappelons qu'hier en plein discours lors d'un dîner-causerie organisé par la Jeune Chambre de commerce de Montréal, Philippe Couillard s'est fait interrompre par des invités. Ils se sont levés brandissant des pancartes "COUILLARD STOP". Et Couillard d'interrompre son débit, a lancé "Non, je ne m'arrêterai pas !". De quelle conviction et de quelle légitimité Philippe Couillard fait-il état ?
La mécanique de l'austérité du PM Couillard est basée essentiellement en agitant le spectre de la "dette publique" au mépris de l'ensemble de l'économie du Québec. Les 90 milliards du budget du Gouvernement du Québec (2012) contribue pour moins de 30 % du PIB du Québec de 327 milliards (2013). Pourquoi miner le complément de 70% du PIB en retenant que le service de la dette de 10 milliards (2012) représente 3% de notre PIB ?
Pourtant, la dette est principalement composée de monnaie qui est un outil facilitateur des échanges commerciaux. Qui dit monnaie dit capital, dit travail rémunéré, dit crédit, dit intérêts, dit dette, dit actifs, dit sur-endettement et dit faillite dans certains cas.
Parabole: personne n'a encore pensé mettre sur le marché des automobiles ne possédant pas de pédale de frein, innovation qui mettrait fin à l'industrie de l'automobile. Mentionnons au passage qu'une telle éventualité recèle de nombreux avantages souhaités par plusieurs terriens.
Pourtant, ce système sans frein existe: c'est celui de la finance et de l'économie de la sur-consommation dont les animateurs sont drogués par leur cupidité. En 2007, le marché des PCAA (papiers commerciaux adossés à des actifs non bancaires) n'avait pas de frein et a sévi jusqu'à l'éclatement. Ce fut la même chose pour les crédits hypothécaires nommés "subprimes" qui ont été les précurseurs de la crise économique mondiale de 2008 avec la faillite de la banque Lehman Brothers et les tricheries de la compagnie d'assurance AIG, American International Group qui a réglé en 2006 une entente hors cour de 1,6 milliard $US en pénalités.
Pas plus tard qu'aujourd'hui, nous lisons dans Le Devoir en page B 1 le titre: " Standard & Poor's évite un procès en versant 1,5 milliard $US "pour mettre fin aux litiges nés de la crise des subprimes". Nous assistons ici au comble de la tricherie dans laquelle plusieurs agences de notation sont impliquées. Et ces agences de notations, propriétés de sociétés privées, sont la référence en matière d'évaluation de la solvabilité des grands emprunteurs dont le Gouvernement du Québec et en corollaire des taux d'intérêts exigés par les marchés sur les emprunts obligataires des Gouvernements et des sociétés.
L'article du Devoir rapporte cette citation de Jacob Frenkel, l'ex-procureur fédéral dans ce dossier. Citation: « C'était important pour S&P de clôturer au plus vite ces plaintes qui ont terni sa réputation»... « Mais la question reste: que fait-elle différemment aujourd'hui pour rendre ces (sic) notes plus crédibles quand on sait qu'elle est toujours payée par les mêmes groupes qui lui demandent de les noter?» interroge-t-il». Le Devoir, 4 février 2015, page B 2)
Tout le système du crédit est basé sur ce travail "louche" des agences de notations "privées".
Les tricheries des "agences de notation" ( S&P, MOODY'S, FITCH RATINGS, DBRS ) sont effacées par des pénalités de quelques milliards après avoir engendré une crise financière mondiale qui a coûté de milliers de milliards à l'économie mondiale. Pendant ce temps, les banquiers, les assureurs, les compagnies de fiducies qui gèrent les grandes fortunes s'objecteraient à rayer quelques centaines de milliards d'euros et de dollars de dettes gonflées avec des taux d'intérêts décidés par des "agences de notations" corrompues.
On nage en pleine hypocrisie et en l'absence totale d'éthique. C'est la loi de la jungle, du "pas vu pas pris". Notre PM Philippe Couillard fait du ballet aquatique avec son programme d'austérité. Il est naïf de s'être entouré de banquiers pour le conseiller. Dans la grande culture qu'on dit être la sienne, où prend-il ses intuitions et ses inspirations pour conduire le Québec dans une voie que la Grèce a démontré être un cul-de-sac ?
Merci encore une fois au Devoir pour publier dans l'édition d'aujourd'hui le 4 février 2015 ( un grand cru ) une lettre d'un lecteur intitulée " L'intégrisme économique " de Philippe Couillard. L'auteur, Jean Piuze, écrit, je cite: « Toutefois, ces propos m'amènent à me demander si, en matière économique, le PM n'a pas justement fait le choix de l'intégrisme, avec l'austérité en tout ... ". Jean Piuze ajoute à la fin, je cite: « Par sa hâte injustifiée de satisfaire les grands acteurs économiques, en somme les tenants et les dominants du système actuel, le gouvernement Couillard est en train de mettre en péril des pans entiers de nos structures sociodémocratiques modernes [...] mises en place de façon réfléchie depuis la Révolution tranquille. Et tout cela sans consultation significative, parfois même d'un ton menaçant. Voilà bien la description d'un intégrisme, un intégrisme économique ».
Que ce soit dans les dossiers du drame du journal satirique Charlie Hebdo, dans celui de ses liens avec l'Arabie saoudite qui lui collent aux talons, dans celui de la nomination inappropriée de Michael D. Penner au poste de président du CA d'Hydro-Québec, dans ceux des ministres Bolduc et Barrette et dans celui de l'austérité dans les finances publiques du Québec, Philippe Couillard démontre chaque fois un jugement défaillant qui fragilise la société qu'il prétend servir. Dans le fond, il est un usurpateur et il doit laisser tomber ses masques en s'expliquant ou en démissionnant avant de trop détruire ce que d'autres ont construit avant son règne.
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1 commentaire
Michel Beaumont Répondre
6 février 2015Honnêtement, je crois que Philippe Couillard est aussi mêlé qu'un jeu de cartes. Le joker et le 2 de pique sont ses cartes préférées.
Aujourd,hui il nous présente le bâillon pour le projet de loi 10 avec Barrette.
Aurait-il écrit les Fourberies de Scapin?