Peut-on critiquer la théorie du genre?

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La théorie du genre, nouvelle marotte de la gauche postmoderne


Comme vous le savez, la professeure de l’Université de Montréal Nadia El-Mabrouk a été cavalièrement écartée d’un colloque de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.


On a annulé sa présence en raison de ses prises de position pour la laïcité et contre le voile. Mais aussi parce qu’elle a osé critiquer la théorie du genre dans une lettre ouverte publiée dans La Presse.


Croire les yeux fermés


« L’idéologie queer est une orientation politique dont l’objectif est de nier la binarité des sexes », a écrit la professeure.


« Selon la théorie du genre, des personnes seraient nées dans le mauvais corps, il y aurait des femmes avec un pénis et des hommes qui accouchent. Toute objection à cette idéologie est déclarée transphobe. »


On peut être en désaccord avec madame El-Mabrouk. On peut trouver que les tenants de la théorie du genre ont raison de dire que le sexe d’une personne est une construction sociale.


Mais lui interdire de penser le contraire ? Réduire au silence toute personne qui ose émettre la moindre critique envers ce courant de pensée ?


C’est dans ce genre de monde que l’on veut vivre ?


« Crois ou crève » ? « Pense comme nous sinon ferme ta gueule » ?


Et moi qui pensais que les institutions d’enseignement encourageaient le choc des idées, le débat, la discussion...


Ce sont maintenant des églises.


Où l’on ne forme pas des libres-penseurs, mais des fidèles et des disciples, qui croient les yeux fermés.


Déconnectés du réel


Partout, en Occident, on assiste à une révolte du peuple contre les élites.


Les gens ne font pas que critiquer la prodigalité des élus, qui dépensent l’argent public n’importe comment et sans compter, mais ils pourfendent également le fanatisme et le dogmatisme de certains intellectuels, qui leur semblent de plus en plus déconnectés du réel.


« Au début, on nous a dit qu’il n’existe plus d’hommes ni de femmes. Maintenant, on nous dit qu’il n’existe plus de pères ni de mères. Et bientôt, on va nous dire qu’on pourra changer de sexe comme on change de chemise, au gré de notre humeur. Lundi, je suis homme ; mardi, je suis femme ; mercredi, je ne suis aucune de ces réponses.


« Avant de procéder à tous ces changements, qui vont transformer les fondements mêmes de la vie telle que nous l’avons toujours connue, peut-on en discuter ? En débattre ?


« Pouvez-vous nous demander ce que nous en pensons ? Pourquoi cet empressement à tout foutre en l’air ? Y a-t-il urgence ? Pourquoi vouloir à tout prix nous imposer vos lubies ? »


La théorie du genre n’est, justement, qu’une théorie. Une idée. Une hypothèse. Un jeu de l’esprit, une spéculation.


Or, on fait comme si c’était une vérité scientifique. Nos institutions sont en train de faire disparaître les mots « femme », « homme », « masculin », « féminin », « père », « mère » !


Peut-on appuyer sur le frein et en discuter, avant d’aller plus loin ?


C’est tout ce que madame El-Mabrouk disait.


Mais on l’a mise au ban parce qu’elle a osé poser ces questions...


Belle époque !