Peu de comptes Facebook fermés au Québec pour l’instant

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Le gens sont trop dépendants pour réussir ce boycott !

Le désabonnement de Facebook demeure un phénomène encore très marginal au Québec avec seulement une dizaine de personnes qui ont rejoint le mouvement #DeleteFacebook.


« Ça faisait longtemps qu’on savait que Facebook était complice des fake news. Mais là, on en a la preuve. Facebook pervertit le processus démocratique. C’est devenu de la manipulation sociale à grande échelle.


« Ça n’a plus rien à voir avec ce que c’était au début », s’insurge Francisco Sottolichio.


Mardi, ce Montréalais annonçait « qu’il se préparait à délaisser Facebook »... sur sa page Facebook.


Le recel de données personnelles de 50 millions d’Américains par le cabinet britannique Cambridge Analytica, qui aurait contribué à l’élection de Donald Trump, aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le designer web de 46 ans.


Francisco Sottolichio sait qu’il ne pourra se passer du réseau social du jour au lendemain.


« Complètement supprimer mon profil serait trop compliqué à gérer. Ça va plus se faire progressivement, un peu comme un vieil ami que tu perds de vue. Un moment donné, je vais juste arrêter de penser à aller sur mon compte », entrevoit-il, n’hésitant pas à qualifier Facebook de « drogue ».


En désintox


Le site compte deux milliards d’utilisateurs à travers le monde.


Pour Sébastien Provencher, la désintox a débuté dimanche. Déçu par la réaction des dirigeants à la controverse, il a, lui, effacé sa page en bonne et due forme.


« Ce n’était pas un geste impulsif. Ça ne peut pas l’être de toute façon. Il faut que tu sauvegardes ta liste d’amis : ça peut toujours te servir plus tard.


« Tu dois aussi t’assurer que tu n’as pas d’autres comptes sur d’autres sites qui sont reliés à ta page Facebook », conseille celui qui a travaillé dans le secteur des médias sociaux de 2007 à 2012.


Même pas peur


Pour la blogueuse Michelle Blanc, le mouvement #DeleteFacebook n’a pas de quoi inquiéter Mark Zuckerberg pour le moment.


« Ça devrait retomber dans les prochains jours. Le problème, c’est qu’il n’y a aucun autre réseau social qui peut sérieusement remplacer Facebook à cette heure-ci », fait-elle remarquer.


Il y aura bel et bien un avant et un après Cambridge Analytica, par contre, assure la consultante en stratégie numérique.


« La balle est maintenant dans le camp des gouvernements. Si Facebook ne modifie pas ses pratiques en matière de vie privée, ce n’est pas impossible qu’il disparaisse.


« Avant Facebook, il y avait MySpace. Et après Facebook, il y aura autre chose », insinue Michelle Blanc.