Dans sa chronique « Des routes de pauvres », Mario Dumont faisait hier le parallèle entre nos « pauvres routes » et nous, les « pauvres Québécois ».
Eh oui, le Québec fait figure de « pauvre » à comparer à la plupart des autres provinces.
Des salaires plus faibles. Une productivité inférieure. Une fiscalité provinciale plus gourmande.
Cela explique, en partie du moins, pourquoi les ménages québécois disposent d’un revenu disponible nettement inférieur à l’ensemble des ménages canadiens.
Selon le Service des études économiques de Desjardins, le revenu disponible moyen des ménages des Québécois, c’est-à-dire le revenu annuel après impôts, cotisations sociales et contribution aux régimes de retraite, s’élève actuellement à 69 255 $, à comparer à un revenu moyen de 85 006 $ dans l’ensemble du pays.
On parle ainsi d’un imposant écart de richesse de 15 751 $ (19 %).
Quand on se compare avec nos voisins ontariens, l’écart s’amplifie. Les ménages ontariens gagnent un revenu disponible moyen de 89 658 $, soit 20 403 $ de plus (29,5 %) que nous au Québec.
Dans la région métropolitaine montréalaise, Desjardins évalue le revenu disponible moyen des ménages à 73 616 $. Dans les autres grandes régions métropolitaines, le revenu disponible moyen des ménages s’élève à :
Comment peut-on expliquer de tels écarts de richesse entre les ménages québécois et l’ensemble des ménages canadiens ?
La productivité
En termes de « PIB au prix du marché par habitant », selon les statistiques les plus récentes (2017), le Québec accuse un recul de 14 % sur la moyenne canadienne, de 36 % par rapport à l’Alberta, de 27 % sur la Saskatchewan, de 20 % sur Terre-Neuve-et-Labrador, de 14,3 % sur l’Ontario et 12,3 % sur la Colombie-Britannique.
Les salaires
Le salaire hebdomadaire moyen des travailleurs québécois s’élève à 939,50 $. C’est 7 % de moins que le salaire moyen à l’échelle canadienne, lequel atteint présentement les 1010,30 $ par semaine.
L’écart hebdomadaire avec les travailleurs ontariens est de 93,34 $ (9 %). Les travailleurs albertains, eux, gagnent en moyenne 1166,88 $ par semaine, soit 24 % de plus que les Québécois.
La fiscalité
Dans sa recherche Bilan de la fiscalité 2019, Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke, en arrive à la conclusion que les Québécois sont parmi les contribuables les plus lourdement imposés et taxés au monde.
Il a calculé que le taux de pression fiscale des particuliers québécois a atteint 37,3 % en 2017, à comparer à 33 % pour l’ensemble du Canada, et à une moyenne de 34,2 % pour les pays de l’OCDE.
Croisons les doigts pour que le prix de vente moyen de la maison québécoise (316 192 $) reste nettement inférieur à la moyenne canadienne (465 137 $).
Une question de survie financière !