Pauline Marois reconnaît des avantages au projet d'Enbridge

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Les avantages ne pèsent pas lourd en regard des inconvénients

Le projet de la société Enbridge d'inverser le flux d'un de ses oléoducs afin d'acheminer du pétrole des sables bitumineux albertains vers l'est du pays ne fait pas l'unanimité au sein du gouvernement Marois.
À Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, la première ministre Pauline Marois a reconnu, jeudi, que les points de vue étaient variés, mais a tenté de calmer le jeu.
«Il y a des points de vue différents, a-t-elle dit. Je n'appelle pas ça de la division. C'est normal et sain.»
Sans vouloir prendre position dans le débat, Mme Marois a néanmoins rappelé que l'inversion de la ligne 9B d'Enbridge pouvait profiter au Québec, surtout aux raffineries de l'est de Montréal.
«C'est l'approvisionnement de nos raffineries à un prix meilleur que celui que nous payons pour du pétrole qui vient de l'Algérie, de l'Europe du Nord ou d'autres endroits», a-t-elle souligné.
La chef péquiste a aussi réitéré qu'avant de voir le jour, le projet d'Enbridge fera l'objet de consultations qui, selon elle, devraient s'amorcer au mois de septembre.
«Ce projet-là, je veux qu'on l'évalue sous deux angles en particulier: est-ce qu'il y a des avantages pour le Québec? Les risques sont-ils trop grands par rapport aux avantages que nous en tirons?»
Entre-temps, l'Office national de l'énergie (ONE), qui mène l'étude pour le gouvernement fédéral dans ce dossier, devrait avoir pratiquement terminé ses travaux de consultation.
De son côté, le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, ne s'est guère montré rassuré par les propos de Mme Marois.
En entrevue, il a souligné que le gouvernement péquiste semblait déjà favorable au projet d'Enbridge et que peu de détails avaient été fournis quant au déroulement des consultations.
«On nous l'annonce depuis le mois de décembre dernier, rappelle M. Bonin. Ils (le gouvernement) feraient une forme d'évaluation. Aux dernières nouvelles, ils n'ont pas précisé le type d'évaluation, de même que son mandat.»
Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a quant à lui salué le fait que Mme Marois souligne les avantages du projet.
«Elle fait preuve de leadership, a-t-il estimé. On sait qu'il y a des militants du Parti québécois qui s'inquiètent. C'est de la bonne gouvernance. C'est bon pour Montréal d'avoir un accès sécurisé au pétrole canadien.»
Le président du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Yves-Thomas Dorval, fait pour sa part valoir que le projet d'Enbridge est différent d'autres projets d'oléoducs.
«Il existe déjà ce pipeline, souligne le président du CPQ en entrevue. Il y a déjà du pétrole dedans. Il a déjà coulé dans l'autre sens. C'est une façon d'assurer la pérennité aux emplois et aux industries qui gravitent autour des raffineries.»
Le flux de la Ligne 9 a été inversé il y a un peu plus de 15 ans, afin de permettre, à l'époque, aux raffineries du Québec et de l'Ontario de s'approvisionner en pétrole importé.
Par ailleurs, le projet d'inversion du flux de l'oléoduc 9B d'Enbridge ne suscite pas seulement des craintes au Québec.
En Ontario, la première ministre, Kathleen Wynne, avait indiqué la semaine dernière que les inquiétudes environnementales liées à ce projet seraient abordées avant qu'une décision soit prise par son gouvernement dans ce dossier.
Au début du mois, un expert américain en sécurité d'oléoducs avait déposé une étude devant l'ONE qui énumérait une série de problèmes multipliant les risques éventuels de rupture du pipeline si le projet d'Enbridge devait aller de l'avant.


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