A contre-courant du reste du monde, les Pays-Bas ont décidé de ne pas imposer le port du masque, jugeant que son efficacité n'avait pas été prouvée. La Suède, la Finlande, la Norvège et le Danemark ont pris une décision similaire.
Le gouvernement néerlandais a déclaré le 29 juillet qu'il ne conseillerait pas au public le port du masque pour ralentir la propagation du coronavirus, affirmant que son efficacité n'avait pas été prouvée.
La décision a été annoncée par la ministre des Soins médicaux Tamara van Ark et a été prise sur les conseils de l’Institut national de la santé du pays (RIVM). «D'un point de vue médical, l'efficacité des masques n'est pas prouvée. Le ministère a décidé qu'il n'y aurait pas d'obligation de porter des masques», a-t-elle ainsi fait savoir, citée par Reuters, précisant que le gouvernement entendait insister sur les autres mesures, telle que la distanciation sociale.
Le directeur du RIVM, Jaap van Dissel, a déclaré que l'institut avait pris connaissance des études selon lesquelles les masques aidaient à ralentir la propagation du virus, mais il a expliqué ne pas être convaincu que cela serait le cas face à l'épidémie aux Pays-Bas, dans les conditions actuelles. Il a fait valoir que le port du masque de façon incorrecte, associé au non-respect des règles de distance sociale, augmentait in fine le risque de transmission de la maladie.
Les pays nordiques ne considèrent pas comme nécessaire le port du masque
Cette décision va à l'encontre de la tendance dans la plupart des pays européens, comme la France, où le port du masque est déjà obligatoire dans les espaces publics clos et peut désormais le devenir dans les espaces publics ouverts, sur décision préfectorale.
Pour autant, les Pays-Bas ne font pas cavalier seul sur la question. La Suède, la Norvège, le Danemark et la Finlande refusent en effet eux aussi de généraliser l'obligation du port du masque et cantonnent son utilisation à de très rares exceptions. Peu touchés par l'épidémie, le Danemark, la Norvège et la Finlande n'en voient pas l'utilité pour le moment. «On verra ça à la rentrée, quand les gens reviendront de congés», a ainsi fait savoir le responsable de l’autorité sanitaire finlandaise dont les propos ont été rapportés par France Inter.
«A l'heure actuelle, le masque n'a pas de sens car le nombre de contaminations est très bas mais à plus long terme est-ce que ça peut être utile dans les transports ou autre ? On doit bien sûr l'évaluer», a abondé son homologue danois. Qui plus est, d'après France Inter, les quatre pays nordiques attendent des «preuves» de l’efficacité du masque.
Le cas de la Suède est toutefois un peu différent puisque le pays a opté pour une stratégie de lutte contre le virus radicalement différente depuis le début de la crise. Contrairement à d'autres pays européens, la Suède n'a en effet jamais imposé de confinement à sa population. Elle a en outre gardé les écoles ouvertes pour les moins de 16 ans, ainsi que les cafés, bars et restaurants. C'est donc sans grande surprise que le port du masque n'y est pas obligatoire.
Depuis le début de la crise sanitaire, le pays a enregistré 80 100 cas de Covid-19, dont 318 ces dernières 24 heures. Au total, 5 739 personnes sont décédées du virus dans le pays, selon les autorités suédoises. Des chiffres relativement mauvais en comparaison de ses voisins européens, mais les autorités sont confiantes sur le fait que leur stratégie paie sur le long terme.