(Québec) Le Parti québécois l'a emporté dans Richelieu, mais avec quelque 700 voix de majorité seulement. La Coalition avenir Québec l'a chauffé de près. Au point de lui faire vivre une vraie frayeur politique à certains moments de la soirée, lundi.
Avec l'élection de Sylvain Rochon, le Parti québécois, bien qu'il soit encore sans vrai chef, retrouvera 30 députés au Salon bleu de l'Assemblée nationale.
Un soulagement pour lui, surtout après la magistrale gifle encaissée en octobre lors de l'élection partielle dans Lévis et après la déconfiture enregistrée au scrutin général d'avril dernier.
La circonscription de Richelieu était considérée comme un château fort péquiste. C'est désormais un peu moins vrai. Cette terre montérégienne comprend notamment les communautés de Sorel-Tracy et de Yamaska.
Le péquiste Sylvain Rochon a récolté 36 % des suffrages, le caquiste Jean-Bernard Emond, 32,5 %, le libéral Benoit Théroux , 25 %, et la solidaire Marie-Ève Mathieu, 2,7 %. Le taux de participation s'est établi à 46,5 %.
Si l'on s'en tient seulement aux pourcentages, on peut noter que le Parti québécois a un peu moins bien fait dans Richelieu qu'aux élections générales d'avril dernier, tout comme les libéraux d'ailleurs. La CAQ a amélioré son score.
Aux élections générales d'avril, le Parti québécois avait obtenu 39 % des voix, la Coalition avenir Québec, 27 %, et le Parti libéral du Québec, 26 %. Québec solidaire avait récolté 5,3 %. Le taux de participation, qui s'était élevé à 70 %, avait été plus fort que celui de lundi. C'est cependant dans l'ordre des choses, puisque ce scrutin s'inscrivait dans le cadre d'élections générales.
Les libéraux n'ont jamais cru qu'ils s'empareraient de Richelieu. Leur candidat, Benoît Théroux, les a même plongés dans l'embarras pendant la campagne. Il s'est déclaré favorable à «l'interdiction de signes religieux ostentatoires dans l'espace public professionnel». Pas précisément la vision de sa formation politique.
Lundi soir, le chef libéral Philippe Couillard a relevé que plus d'électeurs de Richelieu ont voté contre le projet d'un référendum sur la souveraineté qu'en faveur de la tenue d'une telle consultation.
Situation périlleuse
La députée du Parti québécois, Élaine Zakaïb, a abandonné son poste de parlementaire fin septembre, six mois après les élections générales. Bien des péquistes avaient avalé de travers en voyant leur collègue partir pour tenter de sauver la chaîne de magasins Jacob.
Ils savaient que le scrutin pour lui trouver un successeur allait vraisemblablement se dérouler alors que leur parti serait encore sans chef. Ce qui a été le cas et ce qui représente nécessairement une situation périlleuse.
Les péquistes et les caquistes n'ont pas ménagé leurs efforts durant cette campagne. D'aucuns estiment que la proposition de la Coalition avenir Québec de restreindre la liberté d'expression à ceux qui s'en prennent aux principes défendus par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne n'était pas étrangère à la tenue de cette partielle. À tout le moins, qu'on aurait jugé à l'interne qu'une telle proposition ne pouvait pas nuire devant l'électorat.
Il faut lutter «contre la prolifération de l'intégrisme religieux au Québec», martèle le chef caquiste, François Legault, depuis le début de février.
La tenue d'une élection partielle comme celle qui s'est déroulée dans Richelieu coûte entre 500 000 $ et 600 000 $ aux contribuables.
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