Ottawa - Le Canada a reconnu l'indépendance du Monténégro, à la fin du mois de juin, mais tout en catimini, comme s'il avait craint des retombées négatives quelconques sur le plan de la politique intérieure.
Le gouvernement de Stephen Harper, qui tardait à prendre cette décision pour des raisons mystérieuses, comme le révélait Le Soleil en juin, n'a avisé personne hormis le Monténégro lui-même, contrairement aux autres membres importants de la communauté internationale.
Aucun communiqué du ministère des Affaires étrangères, aucune déclaration, aucun point de presse n'est venu confirmer cette reconnaissance venue sur le tard.
Et encore, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a confirmé mardi que la simple lettre officielle encadrant l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays ne serait pas rendue publique.
Tout au plus peut-on savoir que l'ambassadeur canadien en Serbie, Robert McDougall, représenterait également le pays au Monténégro, mais la décision finale se fait toujours attendre. L'ouverture d'une ambassade à Podgorica ne semble pas dans les cartons du ministère.
Pour les citoyens curieux, notons qu'une telle correspondance internationale, aussi anodine soit-elle, échappe à l'autorité de la Loi sur l'accès à l'information.
Le ministère explique que malgré les hésitations attribuées à l'époque au cabinet du premier ministre, selon les informations recueillies par Le Soleil, l'admission du Monténégro comme 192e membre des Nations unies, le 28 juin dernier, réglait de facto la question.
Rappelons que le référendum sur la souveraineté du Monténégro, le 21 mai, avait soulevé une controverse à la suite de l'exigence d'un seuil de 55 % de votes favorables imposé par l'Union européenne, ce qui contrevient à l'opinion des partis politiques québécois.
Question claire
La loi de Stéphane Dion sur la clarté référendaire exige aussi une question claire à tout référendum sur la souveraineté, ce qui a effectivement été le cas au Monténégro.
Mais la question de la majorité a fait l'objet de vifs débats sans qu'il y ait consensus, le Québec s'en tenant au 50 % plus un et M. Dion rejetant la norme de 55 %.
L'Union européenne avait d'ailleurs invoqué l'exemple du jugement de la Cour suprême du Canada pour définir les conditions de sa reconnaissance éventuelle du nouvel État, qui a voté son indépendance à hauteur de 55,5 % des votes.
rgiroux@lesoleil.com
Oui au Monténégro
Le Canada reconnaît en catimini l'indépendance du nouvel État
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