Aux lendemains du dernier scrutin qui a vu la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault remporter une majorité écrasante en balayant 90 des 125 circonscriptions, le premier ministre élu s’est tout de suite targué qu’il détenait maintenant une majorité assez forte pour offrir un rapport de force contre Ottawa.
Or, le conte fée s’est vite métamorphosé en cauchemar notamment au sujet de l’immigration, Enfin, la proposition de Justin Trudeau, qui semble être sans appel, eu égard aux transferts en santé sème des graines dans les réseaux de la santé des provinces et des territoires, y compris bien sûr, dans celui du Québec.
Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’incompréhension, c’est le ton « réservé » avec lequel M. Legault a accueilli la proposition de Justin Trudeau. En effet, au lieu de riposter fermement contre les grenailles accordées au réseau de la santé, il s’est montré plutôt résilient en affirmant que « c’était mieux que rien » tout en alléguant timidement qu’il allait discuter des suites à donner avec le « front commun » des premiers ministres des autres provinces et territoires.
Bref, j’ai l’impression d’assister à une capitulation de François Legault devant la rigidité inflexible de Justin Trudeau. En fait, il est bien loin le rêve du premier ministre du Québec de pouvoir entamer des négociations avec Ottawa avec, à ses côtés, une armée de députés caquistes.
Enfin, je crois qu’il connaît très bien la voie à emprunter pour arriver à ses fins, ayant été un fervent indépendantiste dans une autre vie. Il était de notoriété connue que François Legault était un fédéraliste tiède. Aujourd’hui, il donne l’impression d’être devenu un fédéraliste blasé… Quelle sera la prochaine étape?
Marc Garneau, l’ex-astronaute déchu
Le député de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, Marc Garneau, a longtemps bénéficié d’un aura relié, en grande partie, aux exploits réalisés à la Nasa en tant que célèbre astronaute. Or, depuis le dernier remaniement ministériel de Justin Trudeau, il s’est vu rayé de la liste des ministres et relayé à un statut de « simple » député.
Par ailleurs, à Ottawa, un comité parlementaire étudie le projet de loi visant une refonte de la Loi sur les langues officielles. Or, trois députés libéraux, qui ne sont pas des membres officiels de ce comité, se sont immiscés dans les travaux du dit comité en y allant de commentaires sévères, voire cinglants.
Et parmi eux, se trouve Marc Garneau, un francophone de naissance, qui, s’investissant comme porte- étendard de la minorité anglophone au Québec, s’est insurgé, en anglais seulement, contre le fait que le projet fédéral mentionne tout simplement l’existence de la Charte de la langue française. Une attitude bassement partisane qui n’a pour but que de protéger sa base anglophone.
Toutefois, je m’interroge sur les motifs qui ont poussé Marc Garneau à entreprendre une telle croisade contre des députés de son propre parti, et j’en arrive à la conclusion qu’il pressent un effritement du leadership de Justin Trudeau, un constat qui l’amène à le contester sans coup férir.
Henri Marineau, Québec
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