J’ai lu dans Voir de cette semaine une réflexion du journaliste Mohamed Lotfi et j’ai été interpelé par ce qu’il appelle un ‘’Musulman « normal »’’. Je veux souligner par anticipation que je n’aime pas ce qualificatif comme je n’aime pas celui par lequel beaucoup parlent de ‘’Musulmans « modérés »’’ parce qu’ils sont tous les deux péjoratifs.
La communauté musulmane à quelques exceptions près s’offusque et marque sa gêne et son rejet lorsqu’un de ses membres ose critiquer les islamistes, les intégristes et les fondamentalistes. C’est un traître, un vendu, un tourneur de veste (traduction de l’algérien) en fait il est traité de tous les noms… Cela a été encore une fois vérifié quand Karim Akouche, Leila Bensalem, etc. ont pris la parole devant la commission des institutions en faveur du projet de loi 60.
La raison est bien simple le « JE » dans la culture musulmane est honni, banni et son auteur est pointé du doigt, notamment dans celle des pays de la méditerranée du sud ; comme ça l’est ailleurs, confère le fameux «Moi haïssable».
Bien entendu, avant la dénonciation, la question s’énonce de la sorte : Comment ose t’il parler en son nom alors qu’il est de «NOUS » ? S’il le fait c’est qu’il les a rejoints…«EUX» pas nos adversaires mais nos ennemis.
Les islamistes - je préfère ce qualificatif parce qu’il est idéologique - et non pas les intégristes et/ou les fondamentalistes qui s’accrochent mordicus aux dogmes et à leurs pratiques religieuses - parlent du «NOUS» inclusif idéologique, adversaire de ceux d’en face. Ils les qualifient de mécréants, d’infidèles, etc.
Mais peuvent-ils - ces islamistes - admettre qu’il existe des citoyens canadiens musulmans et/ou de culture musulmane qui s’identifient plus à la grande communauté des citoyens de ce continent, avec lesquels ils partagent des valeurs universelles, qui sont bien intégrés sans être assimilés, qui pratiquent ou non leur foi en un Islam tolérant, pacifique, de partage et surtout de respect de l’autre ? La réponse est ‘’NON’’ parce que ces citoyens sont leurs pires ennemis même s’ils ne parlent pas ; ils les défient à leur manière et les combattent à leurs façons.
Ce qui est déplorable, c’est quand ces musulmans parlent, ils ne sont pas entendus. Les relais médiatiques les évitent parce qu’ils ne constituent pas dans l’immédiat une menace à l’intégrité physique ou morale du Québécois et encore moins du Canadien... Seule quelques leaders politiques solidaires et inclusifs font échos à quelques-uns de leurs militant(e)s, à l’évidence n’approuvant pas les vérités qu’ils n’aiment pas et sont dérangé(e)s dans leur activisme en milieu musulman. Bon, mais peut être qu’un jour une alarme sonnera…