Plus de 80 Autochtones et environnementalistes occupent depuis jeudi matin une station ontarienne de pompage d'un oléoduc, dont la compagnie Enbridge veut inverser le flux pour transporter éventuellement du bitume de l'Alberta vers les raffineries de Montréal.
Le pipeline de la ligne 9 relie Montréal à Westover dans un secteur rural d'Hamilton.
L'occupation, qui a commencé vers 6 h 30, se déroule de manière pacifique jusqu'à maintenant.
Des manifestants à Hamilton jeudi matin Photo : CBC
Les manifestants ont permis au personnel de la station de pompage de quitter les lieux et de verrouiller les installations avant d'ériger leurs tentes sur le site. Ils ont promis aux employés d'Enbridge de les laisser entrer sur le site périodiquement, pour vérifier le bon fonctionnement de la station.
Déversements
Dans un communiqué, les protestataires « assurent que ce n'est pas leur intention d'endommager l'équipement ou le pipeline ». Les manifestants craignent que le renversement du flux de l'oléoduc et sa plus grande utilisation ne mène à des déversements qui pourraient contaminer la nappe phréatique.
Ils font valoir que le bitume albertain est plus « corrosif » que les produits pétroliers acheminés actuellement par le pipeline en direction inverse, des raffineries québécoises à l'Ontario.
Les manifestants craignent les effets de déversements. Photo : CBC
Les occupants affirment qu'ils demeureront sur place jusqu'à ce qu'Enbridge abandonne le projet.
« La ligne 9 passe par notre territoire, mais Enbridge ne nous a pas consultés », affirme l'Autochtone Missy Elliot des Six Nations.
Le porte-parole d'Enbridge Ken Hall répond que le projet est légal et sécuritaire.
M. Hall ajoute que des discussions sont en cours avec la police, expliquant qu'Enbridge « ne veut pas de confrontation avec eux. Mais c'est vrai qu'ils sont sur notre propriété et ils ont pas le droit d'être là ».
L'entreprise organise une rencontre d'information sur son projet à Hamilton jeudi soir.
Plus tôt ce mois-ci, des environnementalistes du groupe Hamilton 350 avaient protesté contre le projet à l'extérieur du quartier général de la police de la municipalité, qui avait reçu un don de plus de 44 000 $ du géant pétrolier. Par ailleurs, en mai dernier, une quarantaine de protestaires avaient simulé un déversement pour faire part de leurs inquiétudes.
L'Office national de l'énergie a statué le mois dernier qu'Enbridge avait violé les règles de sécurité dans 117 de ses 125 postes de pompage au pays, incluant celui de Westover.
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