Le futur chef de la diplomatie américaine a fait une éclatante démonstration du sentiment d'exceptionnalisme qui règne à Washington lors de son audition au Congrès. Sans oublier de s'en prendre à la Russie, pour rassurer les sénateurs.
Choisi par Donald Trump comme prochain secrétaire d'Etat américain à la place de Rex Tillerson, Mike Pompeo passait une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat le 12 avril afin d'être confirmé dans ses fonctions. Pour s'attirer les bonnes grâces des sénateurs, celui que Donald Trump avait nommé à la tête de la CIA à son arrivée au pouvoir s'est lancé dans un exercice visant à les rassurer quant à sa vision géopolitique.
Dans cette optique, rien de mieux que de prendre pour cible la Russie. Mike Pompeo y a mis un soin tout particulier. Décrivant Moscou comme «un danger» pour les Etats-Unis, il a promis de «confronter les Russes dans tous les domaines», qu'ils soient cybernétiques, économiques ou autres. Sans évidemment oublier de mentionner le chef d'Etat russe : «Nous devons nous assurer que Vladimir Poutine ne réussisse pas.»
Pour achever de persuader son auditoire qu'il n'a pas l'intention de rompre avec la politique que suit Washington depuis des décennies, Mike Pompeo s'est employé à expliquer ce qui différenciait les Etats-Unis du reste du monde. Ainsi lorsque Tim Kaine, l'ancien colistier d'Hillary Clinton, lui a posé une question piège, cherchant à savoir si une politique de changement de régime était acceptable de la part d'autres pays que les Etats-Unis, le futur diplomate ne s'est pas démonté.
«[Les Etats-Unis] sont un pays unique, exceptionnel. La Russie est unique mais pas exceptionnelle», a-t-il fait valoir, appuyant sur l'argument phare de Washington pour justifier sa politique internationale. Poursuivant sur sa lancé, Mike Pompeo a expliqué qu'il n'existait pas d'équivalence morale entre ce que pouvait faire les Etats-Unis et la Russie parce que les actions de Washington sont par nature différentes. «Je pense que nous devrions être fier de la façon dont nous nous engageons dans le monde», a-t-il martelé, avant de conclure qu'il voulait que son pays continue «de rester de bon côté de la ligne».